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Le revirement

Al-Ahram Hebdo , Mardi, 19 octobre 2021

Assistera-t-on prochainement à un rebondissement dans les relations turco-syriennes ? Tout porte à le croire. Bien que le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, ait exclu récemment tout contact avec Damas, une rencontre est prévue, dans les coulisses à Bagdad, entre le chef des renseignements turc, Hakan Fidan, et le chef du Bureau de la sécurité nationale syrienne, Ali Mamlouk. Les deux hommes devaient se rencontrer fin septembre, mais la réunion a été reportée.

Il semblerait qu’un rapprochement avec Damas soit à l’ordre du jour après plus de 10 ans de disputes. La raison ? Le changement de la donne régionale. L’Administration Biden affiche clairement son soutien aux Kurdes de Syrie, et contrairement à l’Administration Trump, s’oppose à toute incursion turque au nord de ce pays. Le seul moyen pour Erdogan de mettre fin à toute autonomie des Kurdes au nord de la Syrie serait de conclure un accord avec le régime syrien.

Mais d’autres raisons expliqueraient un éventuel apaisement turc envers la Syrie, notamment la question des réfugiés. Erdogan est de plus en plus critiqué en Turquie pour avoir accueilli des centaines de milliers de réfugiés syriens, et surtout pour avoir donné refuge aux djihadistes. Il est de même critiqué pour ses multiplies interventions militaires en Syrie. Alors que des élections législatives et présidentielle doivent avoir lieu en 2023, la question des réfugiés syriens devient un thème récurrent utilisé par les adversaires politiques de monsieur Erdogan. Il faut rappeler que des frictions ont lieu en permanence entre la population turque et les réfugiés syriens et de nombreux Turcs voient en le rétablissement des relations avec Damas une solution au problème des réfugiés. Rappelons aussi qu’Erdogan est isolé sur le plan régional et que son pari islamiste a été un échec. D’où sa volonté de changer de cap.

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