Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a inauguré, la semaine dernière, à Port-Saïd la station d’épuration d’eau de Bahr Al-Baqar, la plus grande du genre au monde. L’usine, qui a coûté 20 milliards de L.E., a une capacité de 5,6 millions de m3 par jour. Elle fait partie d’une série de projets nationaux visant à optimiser les ressources en eau. Avec une population qui croît à raison de 2,6 % par an, une activité agricole accrue, un niveau élevé de pollution de l’eau et un système d’irrigation désuet qui perd jusqu’à 3 milliards de m3 d’eau par an par évaporation, la question de l’eau devient clairement un enjeu de sécurité nationale pour l’Egypte.
Que faire ? Depuis quelques années déjà, le gouvernement est à pied d’oeuvre pour faire face au problème. Il s’agit de construire des stations de dessalement de l’eau de mer, de rationnaliser la consommation de l’eau, d’améliorer sa qualité et d’inciter les agriculteurs à utiliser des systèmes d’irrigation modernes et à cultiver des denrées qui utilisent moins d’eau. Un processus de revêtement des canaux a été lancé pour économiser 5 milliards de m3 d’eau par an.
La construction d’usines de traitement des eaux usées et de stations de dessalement représente un grand défi pour l’Egypte tant les infrastructures sont coûteuses. Le dessalement d’un seul m3 d’eau coûte en moyenne 0,5 dollar. Selon les estimations de la Banque mondiale, l’Egypte aurait besoin de 45 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans le secteur de l’eau. Mais l’Egypte est à la hauteur du défi. Et une trentaine de stations de dessalement ont déjà été construites dans différentes régions selon une stratégie bien définie. Il sera question à l’avenir que les villes côtières n’utilisent que l’eau de dessalement.
L’entrée en lice du secteur privé devrait alléger le fardeau financier. Celui-ci peut s’associer avec le gouvernement quant à un modèle d’un partenariat public-privé. Les entreprises privées pourront alors construire des infrastructures et obtenir des contrats d’exploitation et de maintenance. C’est peut-être là la clé pour résoudre le problème de l’eau.
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