En réunissant, le 28 août à Bagdad, les principaux dirigeants de la région pour une conférence sur la coopération et le partenariat, l’Iraq cherche à amorcer un retour sur le devant de la scène diplomatique régionale. De l’Iran à l’Arabie saoudite en passant par les Emirats arabes unis, le Qatar, la Jordanie, l’Egypte ou encore le Koweït et la Turquie, ils étaient tous présents. Objectif : « parvenir à un terrain d’entente au niveau régional » et « consolider les ententes fondées sur les intérêts communs », a affirmé le gouvernement iraqien. Il s’agissait donc de rapprocher les points de vue entre Riyad et Téhéran, entre Le Caire et Ankara ou encore entre Abu-Dhabi et Doha.
L’Iraq a longtemps été au coeur des crises régionales. D’abord avec une guerre contre l’Iran sous Saddam Hussein qui a duré 8 ans et qui n’a donné ni vainqueur ni vaincu. Ensuite avec l’invasion américaine en 2003, la chute du régime de Saddam Hussein, la guerre sunnite-chiite et les affres de la guerre contre Daech. Cet enchaînement d’événements lui a toujours donné la sensation d’être dans un milieu « peu sûr ». Et le retour des Talibans en Afghanistan a accru ce sentiment d’insécurité, avec le spectre d’un retour des groupes djihadistes. D’où la recherche par Bagdad d’un environnement meilleur. Longtemps accusé de faire le jeu de l’Iran et des Etats-Unis dans la région, le pays est aujourd’hui à la recherche d’un rééquilibrage de ses relations externes. Un apaisement entre Téhéran et Riyad bénéficierait grandement à l’Iraq qui souffre régulièrement de la chute sur son territoire de roquettes lancées par des groupes pro-iraniens.
L’Iraq peut jouer ce rôle de médiateur. Sa double appartenance arabe et chiite lui facilite grandement la tâche. C’est là un facteur qui peut faire de ce pays un acteur fort dans la région.
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