Il semblerait que la prophétie du climatologue Jorgen Randers, formulée en 1972, soit en passe de se réaliser de manière cruelle partout dans le monde. Dans son livre Les Limites de la croissance, Randers avait averti que l’épuisement continu des richesses conduirait à des déséquilibres climatiques qui entraîneraient la destruction de la planète.
Depuis 1970, les grandes puissances et les pays membres du système économique mondial sont réticents à l’idée d’adopter des mesures qui empêchent la réalisation de la prophétie de Randers. Toutes les actions sérieuses visant à mettre un terme au pillage des richesses naturelles ont été reportées dans l’intérêt d’une minorité. Résultat : la planète et ses habitants sont en péril. Les dangers sont devenus réels dans les quatre coins de la planète : des feux de forêt en Californie, en Amazonie, au Brésil, en Algérie et au Liban en passant par la Turquie, la Grèce et la Sibérie, des inondations en Europe, en Allemagne et en Belgique, mais aussi en Chine. Les mises en garde ne sont plus l’oeuvre des chercheurs et des politiciens, mais une réalité brûlante qui menace d’enflammer la planète.
Il s’agit du plus grand défi de l’histoire de l’humanité que notre génération doit affronter. Le problème est que toute action immédiate visant à remédier aux déséquilibres environnementaux et à leurs répercussions sera inutile si le monde entier ne s’épaule pas.
Dans ce contexte, 2021 a été une année de soulèvement sans précédent pour de nombreuses parties qui ont ressenti la nécessité d’agir pour sauver la planète. Le capitalisme est, comme l’ont affirmé plusieurs observateurs, la principale cause de la détérioration de l’environnement à cause de l’épuisement constant des ressources naturelles afin de maximiser les profits sans le moindre respect pour les principes de responsabilité sociale et de citoyenneté verte. Ces principes impliquent un partenariat entre les parties engagées dans le processus de développement pour protéger les êtres humains et l’environnement.
Lors de sa dernière réunion, il y a deux mois, le G7 a alloué la somme de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2025 pour remédier aux séquelles du changement climatique et pour arrêter immédiatement les aides gouvernementales aux centrales électriques fonctionnant au charbon afin de réduire la hausse de la température de la terre à moins de 1,5°C par an comme avant la Révolution industrielle. En effet, la situation sera incontrôlable si la température de la planète continue à grimper au-delà des taux historiques habituels. La planète sera alors confrontée à un ensemble de catastrophes comme la hausse continue des émissions de gaz nocifs, des incendies, des inondations, de la désertification, des taux de pollution, des épidémies virales et bactériennes et des déséquilibres environnementaux.
Vu que la catastrophe n’est plus la prophétie d’un expert ni la thèse d’un mouvement qui défend l’environnement, mais bien une réalité qui menace l’existence sur terre, des voix s’élèvent exigeant l’adoption d’une position ferme et immédiate qui puisse sauver la planète. C’est ainsi que la Déclaration d’urgence climatique a été proclamée.
Une série de publications a été publiée au cours des six derniers mois par des scientistes, des prix Nobel, des personnalités publiques, des experts et des politiciens pour faire face à ce que l’on appelle désormais « l’ère de l’effondrement environnemental ». Ces publications qui se caractérisent par leur aspect scientifique expliquent comment il est possible d’éteindre les feux qui embrasent notre planète. C’est ainsi que Bill Gates a écrit un papier qu’il a titré « Comment éviter une catastrophe climatique ? » où il fournit des solutions directes. Toutes ces publications, malgré les orientations et les approches différentes de leurs auteurs, s’accordent sur trois choses. Premièrement, le capitalisme est le principal responsable de la conjoncture actuelle. Deuxièmement, la communauté internationale doit s’unir pour faire face aux dangers qui menacent le monde. Troisièmement, des mesures spécifiques doivent être adoptées pour que nous puissions à peine sauver la planète, avec en tête la réduction des émissions de gaz à effet de serre à zéro.
A la lumière de ces trois mesures, une vision doit être adoptée pour faire face à la réalité et sortir le monde de l’ère de l’instabilité environnementale qui risque de transformer la planète en plaque chauffante à cause de l’avidité capitaliste, la surconsommation et l’inaction internationale.
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