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L'Amérique et l'appel de Poutine

Mardi, 13 août 2013

Parce que les Etats-Unis sont un Etat qui ne remonte pas à très loin, ils semblent n’avoir rien appris de l’Histoire. Ce qui arrive aujourd’hui ne diffère pas tellement de ce qui s’est passé dans les années 1950, lorsque l’administration américaine a été incapable de comprendre les espoirs et les aspirations légitimes d’un peuple en quête d’un avenir meilleur.

Cela a eu lieu à l’heure de la guerre froide entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. A l’époque, le commandement national de Abdel-Nasser a réalisé qu’au cas où il n’aurait pas le soutien américain pour la construction du Haut-Barrage d’Assouan, il pourrait l’obtenir de l’Union soviétique. Ainsi, l’histoire du barrage s’est transformée en un symbole de l’amitié liant les deux peuples, égyptien et russe, dans une contradiction flagrante avec un autre symbole de la stupidité américaine, à savoir la Tour du Caire.

Aujourd’hui, les Etats-Unis tombent dans la même erreur, en ignorant la volonté populaire de l’Egypte qui s’est clairement manifestée le 30 juin et le 26 juillet contre les islamistes. Plus tard, les Etats-Unis ont pris un tournant ridicule devant le monde entier : ils ont commencé à parler de la nécessité d’intégrer dans l’équation du pouvoir le régime des Frères renversé par le peuple. Cela contrairement à ce qu’ils ont fait en Iraq et aux expériences historiques similaires, y compris celle de l’Afrique du Sud.

Comme dans les années 1950, la Russie a toujours été prête à soutenir la volonté populaire et à reconnaître solennellement les espoirs des Egyptiens en un avenir meilleur, qui était l’une des revendications de leur révolution.

L’actuel commandement, non moins national que le commandement de Nasser, a l’occasion d’ajuster l’équilibre dans nos relations extérieures en consolidant nos rapports avec la Russie. Pourquoi ne pas inviter le leader russe, Vladimir Poutine, en Egypte, en estime au soutien qu’il a affiché au soulèvement populaire du 30 juin ? D’ailleurs, ces mêmes foules ont plutôt largement apprécié les déclarations faites par Poutine dans ce même sens, à l’heure où « nos amis » faisaient la propagande de la théorie du coup d’Etat militaire. L’intuition des foules les a amenées à brandir les photos de Poutine depuis plus d’une semaine dans la gare de Sidi Gaber à Alexandrie, aux côtés de celles de Abdel-Nasser et d’Al-Sissi. Il incombe à notre commandement de traduire cela en des politiques étatiques officielles libérant l’Egypte de la poigne des relations internationales unilatérales.

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