Des accords d’Oslo en 1993 à l’accord de cessez-le-feu cette semaine à Gaza, l’Egypte n’a jamais failli à son rôle de médiateur dans les efforts de paix au Proche-Orient, soutenant la cause palestinienne et plaidant inlassablement en faveur de la solution des deux Etats et d’un Etat palestinien viable ayant Jérusalem-Est comme capitale. Un rôle dicté par sa responsabilité historique en tant que premier pays arabe à avoir choisi la paix avec Israël. L’Egypte a en effet été présente à toutes les étapes-clés des négociations israélo-palestiniennes appuyant les revendications palestiniennes mais aussi s’opposant aux abus israéliens, comme en 1982 lorsque Le Caire a rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv après l’invasion du Sud-Liban par Tsahal.
En 1994, c’est au Caire que les accords sur l’autonomie palestinienne sont conclus entre le premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Rabin, et le chef de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat. En vertu de ces accords, l’armée israélienne transmet ses pouvoirs aux représentants de l’Autorité palestinienne accompagnés des premiers éléments de la police palestinienne. Quelques années plus tard, en 1997, Le Caire adopte une initiative visant à rehausser la représentation palestinienne auprès de l’Onu. En 1998 et face à la stagnation des efforts de paix, l’Egypte propose, avec la France, la tenue d’une conférence internationale pour sauver la paix au Proche-Orient. Et en 2005, c’est en Egypte que se tient le Sommet de Charm Al-Cheikh sur la paix au Proche-Orient, destiné à donner un coup de pouce aux négociations israélo-palestiniennes. Pendant les guerres successives entre le Hamas et Israël, respectivement en 2008, 2012 et 2014, l’Egypte a été à chaque fois au coeur des médiations qui ont conduit au cessez-le-feu. N’oublions pas non plus que l’Egypte a toujours accueilli sur son sol les blessés palestiniens de ces guerres.
Durant toutes ces années, le soutien diplomatique et politique égyptien aux Palestiniens n’a jamais fléchi. Le Caire a parallèlement joué un rôle de premier plan dans les efforts de réconciliation interpalestinienne, rappelant aux factions palestiniennes qu’elles ne sont pas un substitut à l’Autorité palestinienne et qu’elles doivent unifier leurs visions pour obliger les superpuissances à s’intéresser à la paix. Le rôle de l’Egypte émane de sa volonté sincère d’établir la paix, une condition sine qua non de la stabilité et du développement économique. Il émane aussi de la confiance qu’elle inspire à toutes les parties concernées par ce dossier, qu’il s’agisse des Américains, des Européens ou des Palestiniens eux-mêmes. En parrainant l’accord de cessez-le-feu cette semaine à Gaza entre Israéliens et Palestiniens, l’Egypte reprend l’initiative et prouve une fois de plus qu’elle est un acteur incontournable dans la région. Elle se replace à nouveau au coeur de la question palestinienne après une décennie durant laquelle celle-ci, sous l’effet des révoltes arabes, s’est retrouvée reléguée à un statut de second plan .
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