Il semblerait que le jour où la crise de coronavirus sera définitivement terminée n’est pas prêt à venir. Pendant plus d’un an, on pensait que ce jour allait venir et que le coronavirus ne serait alors qu’un simple cauchemar. Cela fait cependant un an et 4 mois que la pandémie est là, et il est clair qu’il ne s’agit pas d’un simple cauchemar. Comme l’ont souligné les scientifiques, le virus est très complexe et il nous faudra sans doute beaucoup de temps pour l’affronter, surtout qu’il a différentes formes et de nombreux variants. Les vaccins nécessitent de longues expériences, et il a été prouvé qu’ils ne mettraient pas nécessairement fin à la crise. Les vaccins AstraZeneca et Johnson&Johnson ont prouvé, du moins jusqu’à maintenant, le besoin d’une période de révision. De nombreux pays ont opté pour une approche basée sur la production et la distribution du vaccin, ainsi que l’ouverture économique graduelle. Cette ouverture est parallèle à la hausse du nombre de personnes qui ont acquis l’immunité et l’application des mesures de précaution. Aujourd’hui, nous devons acquérir de nouvelles habitudes, et ce, pour longtemps, comme l’interdiction des grands rassemblements et l’annulation des grandes cérémonies religieuses. Il est impossible que l’économie mondiale reste à l’état de stagnation. La stagnation n’est pas uniquement économique, elle est aussi sociale et parfois même politique, entraînant des scènes de violence.
Le seul côté positif dans cette crise est qu’elle ne concerne pas un seul pays ou une seule alliance, c’est un combat où les considérations géopolitiques habituelles n’existent plus.
Aujourd’hui, le monde se concentre sur la possibilité d’amener une accalmie dans de nombreux conflits. Les voix hautes de l’Iran et des Etats-Unis cachent une volonté profonde de parvenir à une entente sur le rétablissement de l’accord nucléaire. Le retrait des Etats-Unis d’Afghanistan en septembre prochain mettra fin à une guerre qui a duré longtemps, et le retour des Talibans sur la scène aura de grandes répercussions politiques et stratégiques. En dépit de la tension qui existe entre les Etats-Unis d’un côté, la Chine et la Russie de l’autre, Joe Biden veut rencontrer Poutine, et Washington et Pékin pensent sérieusement à coopérer pour parvenir à une solution à la crise du climat.
Par ailleurs, la majorité des pays sont d’accord pour encourager la demande. Depuis le début de la crise, les gouvernements ont versé des sommes énormes aux citoyens, afin que le marché reste actif. Maintenant, l’objectif n’est pas de survivre, mais plutôt de réaliser une relance et une croissance économiques. Les Etats-Unis, comme d’habitude, et avec eux la Chine, dirigent la pensée mondiale dans cette direction.
Au cours du premier trimestre de l’année courante, la Chine a réalisé un taux de croissance de plus de 10 %, et les Etats-Unis ont consacré 9,1 trillions de dollars à la lutte contre le Covid-19 et s’apprêtent à dépenser 3,2 trillions de dollars pour rénover les infrastructures américaines. Il est donc question d’encourager l’offre et la demande à travers de grandes dépenses fournies par l’Etat, ceci par l’intermédiaire des compagnies publiques, et aussi d’encourager le secteur privé à dépenser et à étendre ses investissements.
Comme c’est souvent le cas, les crises donnent naissance à des chances parallèlement aux dangers. Dans le cas de la crise actuelle, les chances sont nées d’une nouvelle organisation de la vie et aussi de nouveaux emplois indispensables dans une société qui doit observer les mesures de précaution et adopter des solutions numériques. Le mois dernier, environ 1 million de travailleurs sont entrés sur le marché du travail aux Etats-Unis, chiffre sans précédent. Ce n’est pas par hasard que les prévisions du Fonds monétaire international affichent un degré inhabituel d’optimisme, même avec la poursuite de la pandémie.
Heureusement, la politique égyptienne suit cette voie depuis le début de l’année passée. L’Egypte a maintenu l’équilibre entre la lutte contre la pandémie et la poursuite du développement. Il est question non seulement de rénover l’infrastructure, mais aussi de construire une nouvelle infrastructure. Il ne sera pas surprenant si l’on apprend plus tard que les taux de contamination au virus parmi les employés qui travaillent dans les projets nationaux sont inférieurs au taux général en Egypte, car l’Etat a lancé des projets tout en tenant à appliquer les mesures de protection.
Un an après le début de la crise, le rythme des projets ne s’est pas ralenti, citons parmi ces projets la Cité médicale, le train à grande vitesse et le remplacement des anciens trains. L’Etat n’a pas cédé aux pressions appelant à reporter les projets, au contraire, il a doublé les efforts pour que la demande et le marché égyptiens restent actifs à travers des augmentations de salaires et des pensions retraites. Les foules égyptiennes n’auraient pas supporté si elles n’avaient pas vu des résultats positifs pendant les cinq dernières années. Les Egyptiens ont senti qu’il y avait un grand projet égyptien émergent dont les prémices ont effectivement apparu.
Dans la phase actuelle, l’Etat est appelé à annoncer les plans prévus au cours des cinq prochaines années et à mobiliser encore plus l’investissement privé local et étranger.
Lien court: