La décision du président américain, Joe Biden, de relancer les négociations avec l’Iran sur le dossier nucléaire a provoqué l’ire d’Israël et accru les désaccords entre Tel-Aviv et Washington. Les Israéliens, qui ont bénéficié pendant quatre ans des faveurs de l’ancien président, Donald Trump, voient d’un mauvais oeil les orientations de la nouvelle Administration Biden dans le dossier nucléaire. Israël est convaincu qu’une levée des sanctions qui pèsent sur le régime iranien ne fera qu’encourager ce dernier à aller de l’avant dans son programme nucléaire. D’où l’insistance d’Israël auprès de l’Administration Biden afin qu’elle suspende les négociations avec l’Iran. Un fait qui agace le président américain.
Biden avait fait campagne, lors de la présidentielle américaine, en faveur d’un retour à l’accord nucléaire, conclu à Vienne en 2015 entre l’Iran et le groupe 5+1 (Chine, Russie, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Allemagne). L’accord avait été annulé par Donald Trump.
Israël n’a à présent d’autres objectifs que de court-circuiter un éventuel accord. Ainsi, le 11 avril, le site iranien de Natanz, l’un des centres névralgiques du programme nucléaire iranien, faisait l’objet d’un sabotage, attribué par Téhéran à Israël. La présence du secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, en Israël au moment de l’explosion semble confirmer les objectifs d’Israël, à savoir donner l’impression que les Américains avaient été préalablement informés de l’acte de sabotage, pousser Téhéran à adopter une attitude plus radicale dans le dossier nucléaire et amener ainsi à un échec des négociations.
Les relations israélo-américaines seront sans doute mises à rude épreuve au cours de la prochaine période, surtout que le nouveau président américain connaît le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, depuis des décennies et n’a jamais oublié ce qu’il considère être un « affront » de la part du dirigeant israélien lorsque ce dernier a prononcé, en 2015, un discours devant le Congrès sur l’Iran sans consulter l’Administration. N’oublions pas non plus que Netanyahu avait déclaré publiquement son soutien à Donald Trump aux élections américaines. Après son accession à la Maison Blanche, Biden avait fait attendre Netanyahu pendant des semaines avant de lui accorder un appel officiel.
Très chaleureuses sous Trump, les relations israélo-américaines sont en passe de se refroidir. La lune de miel qui a caractérisé les relations sous Donald Trump fait désormais partie du passé.
Lien court: