Après le premier ministre libyen, Abdel-Hamid Dbeibah, qui a visité Le Caire le 18 février dernier, c’était cette semaine au tour du chef du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Al-Menfi, de visiter la capitale égyptienne où il a rencontré le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Tout comme Dbeibah, Al-Menfi effectuait sa première visite à l’étranger depuis sa désignation, début février, dans le cadre d’un processus parrainé par l’Onu.
Deux hauts responsables libyens en un mois, voilà ce qui reflète l’ampleur des relations égypto-libyennes et le rôle incontournable de l’Egypte dans la crise libyenne. Depuis la chute de l’ancien président libyen, Mouammar Kadhafi, Le Caire a toujours tenté de « remettre la Libye sur les rails » avec un objectif primordial : stabiliser le pays. Pour l’Egypte, qui partage avec la Libye des frontières longues de 1 200 km, la stabilité de ce pays relève de la plus haute importance. Le chaos qui s’y était installé après la chute de Kadhafi et la prolifération des groupes armés étaient une source d’inquiétude permanente pour Le Caire. La politique de l’Egypte envers la Libye a toujours été basée sur des piliers fondamentaux, à savoir la préservation de l’Etat national, le démantèlement des milices et la préservation de l’intégrité territoriale de la Libye. Le soutien du Caire au processus politique libyen semble désormais primordial.
Tout au long des derniers mois, Le Caire a joué un rôle majeur dans les pourparlers interlibyens accueillant à plusieurs reprises les réunions du comité 5+5 et intensifiant les contacts avec le côté libyen. Une délégation égyptienne en visite récemment à Tripoli a obtenu la reprise des vols entre les deux pays suspendus depuis 16 mois. L’Egypte envisage aussi la réouverture prochaine de l’ambassade égyptienne fermée depuis sept ans et l’ouverture d’un consulat à Benghazi.
Sortant de dix ans de guerre civile qui a ravagé le pays, Tripoli aura besoin de l’Egypte au cours de la prochaine période comme soutien, tout d’abord dans les instances internationales, mais aussi comme partenaire dans les efforts de reconstruction et de développement. Les deux pays ne peuvent que coopérer pour leurs biens mutuels .
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