Comment le président américain, Joe Biden, va-t-il composer avec le gou­vernement israélien de droite de Benyamin Netanyahu ? Il n’est un secret pour personne que les orientations du nouveau chef de la Maison Blanche ne sont pas du goût du premier ministre israélien. Contrairement à Donald Trump, qui a soutenu à outrance les Israéliens, Biden a laissé entendre qu’il voulait des relations plus équilibrées au Proche-Orient. Dès son investiture, il a annoncé son intention de revenir sur certaines décisions de Trump envers les Palestiniens. Ainsi, le représentant américain à l’Onu, Richard Mills, avait déclaré que les Etats-Unis allaient « rétablir leurs relations avec l’Auto­rité palestinienne et rétablir l’aide économique et huma­nitaire », réaffirmant le soutien de Washington à la solution des deux Etats. Il a appelé le gou­vernement israélien à « éviter les mesures unila­térales qui compliquent cette solution ».

Les médias ont beau­coup commenté l’appel téléphonique « tardif » du président Biden au pre­mier ministre israélien la semaine dernière. Appel survenu près d’un mois après l’entrée de Biden à la Maison Blanche, alors que les anciens prési­dents, Trump et Obama, avaient appelé les respon­sables israéliens deux jours seulement après leur prise de fonctions. Biden a contacté plu­sieurs dirigeants du monde dès son investi­ture, Netanyahu arrivant en fin de liste. D’aucuns y voient le signe d’un désa­veu du président améri­cain. Il est clair que Biden préfère avoir affaire à un premier ministre cen­triste ou de gauche, d’au­tant plus qu’il a déjà traité avec Netanyahu lorsqu’il était vice-président sous Barack Obama, et il sait parfaitement que le pre­mier ministre israélien est un opportuniste. Mais les préférences person­nelles de Biden peuvent-elles changer la politique américaine ? Il existe certes des différences de point de vue entre Biden et Netanyahu, mais que l’on ne se trompe pas. Le nouveau président améri­cain n’ira pas jusqu’à changer toutes les déci­sions de Trump en faveur d’Israël. Les politiques américaines à l’égard d’Is­raël ne changeront pas sur le fond.