L’éminent journaliste et ami Ahmad Abou-Chadi m’a envoyé une lettre d’Allemagne dans laquelle il manifeste son étonnement de voir les médias allemands très influencés par les Frères musulmans. Selon lui, l’image diffusée là-bas est complètement différente de la réalité qu’il a vue de ses propres yeux en Egypte avant de partir.
Un autre ami allemand connaissant bien l’Egypte m’a également dit, une fois arrivé au Caire, que les médias allemands ne se focalisent que sur la version des Frères. Y a-t-il eu des abus contre eux ? Y a-t-il eu des violations des droits de l’homme ? Combien de leurs partisans ont trouvé la mort dans les accrochages ? Selon toute vraisemblance, ces médias ignorent totalement la réalité au sujet des événements du 30 juin et du 26 juillet, qui ont vu des dizaines de millions de personnes descendre dans les rues pour afficher leur refus à la tyrannie des Frères et de leur régime.
Face à cette désinformation, nous ne pouvons que nous demander : Que font nos bureaux de presse à l’étranger ? Que font nos médias influents qui ont fait souffrir les Frères musulmans pendant un an et que ces derniers ont juré de pourchasser ? Ces médias sont-ils orientés vers l’intérieur et non vers l’étranger ?
Les Frères rencontrent tous les jours les correspondants de presse étrangers et leur communiquent des informations erronées qui font la une des bulletins d’information. Il ne s’agit pas seulement de la chaîne Al-Jazeera. La responsabilité de diffuser des informations exactes sur le mandat accordé par le peuple au ministre de la Défense, Abdel-Fattah Al-Sissi, ne revient-elle pas également aux autres chaînes étrangères ?
La bataille médiatique n’est pas moins importante que la bataille politique. Elles sont complémentaires et c’est plutôt la première qui est déterminante. Si les efforts de l’Etat ne se conjuguent pas pour transmettre une image réelle des événements qui se jouent sur la scène nationale, les Frères auront toujours la main haute.
L’opinion publique doit connaître la réalité des événements dans notre pays. Alors, je propose la tenue d’une conférence de presse quotidienne pour les correspondants étrangers et les médias régionaux, comme cela se fait dans le monde entier, afin de mettre au courant l’opinion publique nationale et étrangère de l’évolution des événements. Les porte-parole des forces armées, du ministère de l’Intérieur, de l’Organisme de l’information ainsi que celui des Affaires étrangères devraient obligatoirement y prendre part. Cela afin de transmettre au monde une version complémentaire sur la réalité des événements qui marquent la scène politique du pays.
Nous sommes dans un état de guerre non moins dangereux que les guerres conventionnelles. Nous menons une guerre contre les forces de l’obscurantisme et du terrorisme qui ont détourné le pays tout au long d’une année, jusqu’à ce qu’il se soulève contre elles. C’est une guerre pour l’avenir. Si nous ne faisons pas preuve de fermeté, la voix du peuple, exprimée clairement le 30 juin et le 26 juillet, disparaîtra .
Lien court: