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Paris-Le Caire, un nouvel élan pour la région

Dimanche, 13 décembre 2020

La visite du président Sissi en France s’est caractérisée par la franchise et la clarté nécessaires pour corriger les notions et réaliser un rapprochement basé sur des fondements corrects afin de former un modèle solide de coopération et de partenariat entre les deux pays. Raison pour laquelle la conférence de presse conjointe entre les deux présidents Sissi et Macron ne s’est pas limitée aux phrases diplomatiques ordi­naires mais s’est étendue à tous les points de diver­gences et d’accords dans le respect mutuel, notam­ment lorsqu’ont été abordées des questions épi­neuses comme les libertés et les droits de l’homme, surtout après la publication des caricatures sur le prophète Mohamad.

Le président Sissi a tenu à mettre l’accent sur un certain nombre d’idées qui confirment que la liberté de conviction est un droit fondamental des droits de l’homme et qu’il n’y a pas d’obligation dans la reli­gion. Qui veut croire qu’il croie, qui ne veut pas croire est libre de ne pas croire. En même temps, le président Sissi a estimé qu’il était nécessaire de faire la différence entre la liberté d’opinion et d’expres­sion et la diffamation des symboles religieux dont les valeurs et les principes sont adoptées par des milliards de personnes. Il a clairement fait com­prendre que le fait de se moquer des symboles sacrés n’est pas une liberté d’expression, mais une diffama­tion des valeurs et des principes religieux représen­tés par les prophètes de Dieu.

Le président Sissi a ainsi mis la main sur le véri­table problème de l’extrémisme religieux et celui de l’extrémisme laïque. Les deux parties incitent à la haine et ne respectent pas la différence. En fait, la parole est une responsabilité. Elle est le prélude qui pousse à l’action. Les bonnes paroles rapprochent les gens et les peuples alors que les mauvaises paroles provoquent des discordes, des rancunes et des guerres dont tout le monde paie le prix. La liberté n’est nullement le droit d’offenser les autres et de se moquer de leurs convictions.

Les paroles du président Sissi sur la lutte contre les groupes terroristes étaient parfaitement conformes à sa vision sur la nécessité de ne pas porter atteinte aux religions au nom de la liberté d’opinion et d’expression. Les groupes terroristes, avec en tête la confrérie des Frères musulmans, ont exploité la religion et l’ont utilisée comme couvert pour répandre la haine et commettre des actes terro­ristes. Si les pays de l’Union européenne ont souffert du terrorisme, l’Egypte ainsi que de nombreux pays arabes et islamiques continuent à souffrir des crimes commis par ces groupes. Avant de parler de la liberté d’opinion et d’expression, nous devons res­pecter le droit à la vie et à la sécurité. Ces groupes ont fait couler beaucoup de sang et ont exercé toutes sortes de violences et de brutalités. Nous ne devons pas considérer la diffusion de leurs idées comme une liberté d’opinion et d’expression ou comme faisant partie des droits de l’homme. Ces groupes terroristes sont les premiers ennemis des droits de l’homme. Diffuser leurs idées et leurs convictions serait une violation de ces droits. Cependant, certains pays qui défendent les droits de l’homme ont offert un refuge à la confrérie des Frères musulmans la considérant comme une victime, alors qu’elle est en réalité res­ponsable de milliers de victimes durant son long passé sanglant dans de nombreux pays du monde et pas seulement en Egypte et dans les pays arabes et islamiques.

Les paroles du président Sissi au cours de la conférence de presse avec son homologue français et dans son entretien avec le quotidien Le Figaro ont dévoilé la confusion dans la manière de traiter cette question qui ne peut être abordée sous un seul angle. En effet, tous les aspects de la question doivent être abordés afin de former une vision plus globale et plus précise, car les conceptions unilatérales et par­tielles vont dans l’intérêt des groupes terroristes dont souffre l’Europe actuellement. De plus, Sissi a mis l’accent sur la nécessité de faire la différence entre l’islam et ces groupes terroristes afin que les musulmans pacifiques ne paient pas le prix des crimes horribles commis par ces groupes. Ce qui complique la situation et mène à la diffusion du racisme par la droite extrémiste et du terrorisme par les groupes extrémistes. C’est ainsi que persiste le cercle vicieux.

La position vis-à-vis du terrorisme est liée à de nombreux dossiers dans la région et dans le monde, comme le fait que la Turquie exploite les groupes terroristes pour réaliser ses ambitions en Libye. En effet, la Turquie est le principal parrain de ces groupes et les déplace d’un endroit à l’autre pour devenir son bras qui répand la discorde et sème le chaos. L’Europe s’est rendu compte de la menace que représentent le plan d’Erdogan et ses ambitions expansionnistes. Raison pour laquelle il existe un véritable partenariat entre l’Egypte et l’Europe dans la lutte contre le terrorisme. Il existe une grande entente également entre l’Egypte et l’Europe autour des moyens de résoudre la crise relative à l’extrac­tion du gaz naturel dans l’Est de la Méditerranée et de faire face aux ambitions d’Erdogan qui menace l’Europe à travers les groupes terroristes et les immigrés.

Paris sera la grande porte qui ouvrira à l’Egypte les relations de coopération avec l’Union euro­péenne. Les accords de coopération économique, sécuritaire et militaire signés au cours de cette visite réussie auront certes des résultats prometteurs pour l’économie égyptienne qui a réussi à surmonter la crise du coronavirus et à enregistrer un taux de crois­sance élevé. L’Egypte, qui tente d’établir des indus­tries basées sur les technologies de pointe, est sur le point de réaliser un grand essor dans des secteurs comme le tourisme et l’industrie. L’infrastructure développée au cours des dernières années permettra un grand élan et des taux de croissance élevés. Le flux des touristes européens reviendra alors en Egypte. Les exportations augmenteront, ainsi que les investissements étrangers.

La visite du président Sissi à Paris relève d’une grande importance non seulement pour l’Egypte mais aussi pour toute la région. Elle marque le début d’une grande percée pour le peuple égyptien qui a supporté le poids des réformes économiques, réformes qui ont permis à l’économie égyptienne de réaliser des taux de croissance élevés malgré le coronavirus. Ainsi, l’Egypte accèdera à davantage de développement grâce à la patience de son peuple et à la sagesse de sa direction .

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