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Messages du sommet égypto-grec

Mardi, 24 novembre 2020

Le sommet arabo-grec a accordé un intérêt particu­lier aux ambitions d’Erdo­gan. Il a établi des lignes rouges afin de contrer ses politiques agressives au Moyen-Orient et avor­ter son projet expansionniste basé sur le recours aux groupes terroristes pour intimider les pays et les peuples de l’Europe et ceux de la région de l’Asie centrale.

L’allocution du président Abdel-Fattah Al-Sissi, brève et éloquente, a ancré les principes de la sécurité, de la coopération et du respect de la légi­timité internationale. Le message du président a été prononcé sur un ton sévère critiquant ouvertement les politiques turques. L’allocution a jeté les bases d’une coalition internatio­nale pour faire face aux politiques de la Turquie. Elle a aussi jeté les bases d’un règlement des problèmes régio­naux par les voies pacifiques, bien que nous possédions les moyens d’utiliser la force. Parmi les sujets abordés: la cause palestinienne, les crises libyenne et syrienne et les sanc­tions imposées aux pays qui soutien­nent le terrorisme, que ce soit par des moyens militaires, l’entraînement, ou en procurant aux terroristes l’abri nécessaire.

Le sommet égypto-grec a constitué le point de départ d’une opération politique d’envergure dont le but est de rétablir la sécurité et la stabilité dans cette région enflammée, qui a pendant longtemps souffert des ten­sions et des guerres. Notons que l’Europe s’est sentie très menacée par le projet d'Erdogan, qui a utilisé les réfugiés syriens pour noyer le vieux continent dans la crise économique. Les craintes européennes se sont multipliées quant à d’éventuels actes de violence de la part de terroristes soutenus par la Turquie.

Les musulmans eux aussi ont souf­fert des politiques d’Erdogan. Ils se sont retrouvés sur le banc des accu­sés à cause des crimes commis par des groupes de hors-la-loi qui por­taient l’emblème de l’islam. Ces groupes ont mis à mal la réputation des communautés musulmanes en Europe et dans le monde et ont pro­pagé des sentiments d’animosité reli­gieuse et ethnique. Erdogan a milita­risé ces groupes et les a déplacés d’une région à une autre. Les avions et les navires turcs transportaient les miliciens de Syrie vers la Libye, avec pour objectif de contrôler les régions riches en gaz et en pétrole. Il concluait des accords sous le poids de la menace terroriste afin de confé­rer une légitimité à ses agressions dans les eaux de la Méditerranée, faisant peu de cas des droits des peuples et des Etats de la région. Il a barré la route à l’exportation du pétrole et du gaz à l’Europe. Mais récemment, le projet d'Erdogan a commencé à accumuler des échecs.

Le président Sissi a établi des lignes rouges face à l’avancée des milices soutenues par la Turquie qui se trouvaient aux portes de la ville libyenne de Syrte. Erdogan voulait visiblement contrôler les puits de pétrole dans cette région. C’est la décision égyptienne qui a mis un terme aux ambitions turques qui, comme les flammes qui dévorent un lieu après l’autre, portaient en elles la destruction et la mort. Que ce soit en Libye, en Iraq, en Grèce, à Chypre, en Arménie ou en Azerbaïdjan, Erdogan a toujours fabriqué des prétextes pour s’ingérer dans ces pays et réaliser ses objectifs expansionnistes. Tous les pays de la région ont compris le jeu d’Erdogan et ses mauvaises intentions. Le pré­texte d’être le protecteur des musul­mans ne tient plus et son rêve de devenir le nouveau calife s’est dissi­pé. Il est certain que le peuple turc est aujourd’hui conscient des manoeuvres d’Erdogan et de ses illu­sions sur le retour de la gloire passée de l’Empire ottoman. Soulignons que la situation économique en Turquie ne cesse de se dégrader avec un recul des exportations et la déva­luation de la monnaie locale. Erdogan n’avait d’autres choix que de répéter les mensonges sur les découvertes pétrolières et gazières en mer Noire. Ensuite, il s’est tourné vers l’Azer­baïdjan en guerre avec l’Arménie.

L’allocution du président égyptien a présenté une stratégie pour arrêter les guerres, les conflits armés et le terrorisme et pour ancrer les prin­cipes de la paix et de l’intérêt mutuel. Ces principes non seulement préser­vent les droits des peuples, mais aussi les mettent à l’abri du terro­risme et de la destruction. Le prési­dent Sissi a fait de la coopération la voie du développement et du pro­grès. Rappelons les efforts de l’Egypte pour arrêter le flux des réfu­giés vers l’Europe. Le Caire a accueilli des millions de réfugiés sur son territoire sans jamais les manipu­ler politiquement. Ils ont été traités comme des citoyens égyptiens et n’ont pas été placés dans des camps comme c’est le cas dans beaucoup de pays. Raison pour laquelle l’Egypte est appréciée et respectée par le monde entier.

Les responsables grecs ont accueilli chaleureusement le président Sissi, ce qui reflète l’estime qu’ils vouent à ces principes de coopération. Ils ont vu dans le projet du président Sissi pour le développement de l’Afrique, la voie idéale vers un règlement radi­cal des problèmes qui freinent l’essor économique du continent noir.

Les Grecs ont vu dans le message du président Sissi une véritable volonté de nouer de nouvelles rela­tions de coopération. Le président a représenté un modèle véritable de solidarité au nom de l’islam et non pas un modèle de terrorisme et de violence. Raison pour laquelle les pays de l’Union européenne ont été solidaires de l’Egypte au cours de ce sommet et ont trouvé dans la poli­tique du Caire la clé face aux dangers du terrorisme.

A l’avenir, on pourrait voir concrè­tement les résultats de la nouvelle stratégie du président Abdel-Fattah Al-Sissi, qui orchestre les relations entre les pays de la région. La poli­tique agressive d’Erdogan, qui a pen­dant longtemps fait souffrir son peuple, s’éclipsera pour de bon. L’Egypte, à son tour, récoltera davantage de progrès, de prospérité et d’estime dans les instances mon­diales et régionales

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