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La miséricorde face à l’extrémisme

Mercredi, 04 novembre 2020

Le monde islamique a fêté la semaine passée l’anni­versaire de la naissance du prophète Mohamad. Cette fête en Egypte a un goût par­ticulier, les rues sont décorées et illuminées et des friandises sont distribuées pour la commémoration de la naissance du prophète de la miséricorde et de la tolérance, paix et salut soient sur lui. Ses actes et ses paroles reflètent les valeurs de l’amour et de l’indulgence.

La position qui prouve le plus cette miséricorde est la grâce que le prophète Mohamad a accordé à ceux qui lui ont fait du mal et qui l’ont pourchassé avant son immi­gration de La Mecque à Médine. Puis, quand il a conquis La Mecque et est revenu victorieux. Ceux qui lui avaient fait du mal ont pensé qu’il allait se venger d’eux. Ils étaient terrifiés à tel point que quelques-uns parmi eux ont fui la ville. C’est alors que le prophète Mohamad les a rassurés et a annon­cé qu’il leur avait pardonné.

C’est à cause de la bonne manière avec laquelle il les a traités que certains ont décidé de se convertir à l’islam et de défendre son message qui appelle à la justice, à la miséri­corde et au fait de se libérer des idées répréhensibles.

L’époque de la Jahiliyah est connue par l’esclavage, la libération des esclaves à laquelle le prophète de l’islam a appelé est l’une des plus importantes libérations phy­sique et spirituelle. Le prophète a rendu l’affranchissement des esclaves l’un des plus importants moyens de se rapprocher de Dieu et c’est aussi un moyen de pénitence.

L’affranchissement des esclaves n’a été réalisé aux Etats-Unis qu’à la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire 13 siècles après l’appel de l’islam. Cependant, la discrimination raciale reste ancrée dans l’esprit de la droite extrémiste dans les pays développés jusqu’à maintenant, bien qu’on parle beaucoup de l’éga­lité, de la liberté et des droits de l’homme, et d’autres slogans qui ne concordent pas avec la dualité des normes. Ceci apparaît clairement dans les troubles et les actes de vio­lence qui ont lieu en ce moment aux Etats-Unis et dans un nombre de pays européens à cause de la discri­mination raciale.

L’islam, dès ses débuts, a prôné la tolérance et l’amour et a interdit toute forme de discrimination. Le prophète nous a enseigné que les êtres humains sont égaux et que ce qui distingue un être humain d’un autre c’est la taqwa, c’est-à-dire les bonnes actions. Cependant, des campagnes de diffamation et de haine tentent de porter atteinte à l’islam et à son prophète au nom de la liberté d’expression. Cependant, l’insulte, l’ironie et le manque de respect envers les croyances des autres n’ont jamais relevé de la liberté.

La position égyptienne officielle et populaire a condamné le meurtre commis par un jeune musulman contre son professeur français extrémiste qui a distribué aux élèves les caricatures injurieuses du pro­phète Mohamad, parce qu’il leur faisait un cours sur la liberté d’ex­pression. En même temps, il faut dire qu’injurier les prophètes n’est pas un acte qui relève de la liberté d’expression et que le respect des religions vient avant les principes de la liberté.

Au moment où le président turc Erdogan tentait d’exploiter la crise dans l’espoir de ressusciter son pro­jet ottoman sur des bases extré­mistes, le discours du président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est adressé à l’esprit et à la conscience. Dans ce discours, il a fait allusion aux pré­ceptes tolérants de l’islam, affir­mant que l’objectif des religions a toujours été de réaliser les intérêts des hommes et des pays à travers la reconstruction et non pas la destruc­tion. Le président Al-Sissi a assuré l’importance d’une conscience sage face aux tentatives de distorsion des textes religieux et de leur interpréta­tion de façon à servir certaines fins. Ce qui nécessite un grand effort de la part des oulémas pour corriger les concepts incorrects et protéger la société et l’Etat contre les plans visant à les détruire. Et aussi pour que le monde entier prenne connais­sance de la religion islamique basée sur la tolérance, la miséricorde et la coexistence pacifique entre les êtres humains. Le message de l’islam est de propager la liberté de pensée et de croyance. Mais c’est une liberté responsable qui ne mène pas au désordre, ne permet pas la destruc­tion et se limite à la liberté d’autrui.

Le président Al-Sissi a également assuré que l’extrémisme ne se limi­tait pas à une religion déterminée et que dans toutes les religions il y a des fanatiques qui tentent de semer les troubles et de répandre la haine et la colère, ce qui mène à l’antago­nisme et à la discorde. Dans son discours, le président a également assuré que personne ne peut porter atteinte au prophète Mohamad, appelant à s’inspirer de son oeuvre alors qu’Allah l’a envoyé pour nous inculquer les bonnes moeurs.

Les Egyptiens ont favorablement accueilli ce discours court, mais profond et noble, qui répond avec sagesse à cette campagne qui tente d’attribuer à l’islam et aux musul­mans la violence et l’extrémisme. Dans toutes les sociétés, les gens du mal essayent de déformer l’image de l’islam afin de réaliser des objec­tifs loin de la teneur noble de cette religion qui aspire au développe­ment et au bien-être de l’humanité. Le discours du président est un message qui met en garde contre le terrorisme et l’extrémisme. Il faut plutôt emprunter la voie de la reconstruction, du développement et de la vie décente. C’est un dis­cours qui promet un avenir meilleur dont la réalisation nécessité la convergence de tous les efforts.

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