L’Egypte se trouve à un moment historique. La joie de la victoire est immense parmi les foules qui ont envahi les rues et les places de toutes les villes du pays pour renverser le pouvoir des Frères musulmans. A mon avis, il ne faut pas que les gens qui soutiennent les Frères musulmans ressentent une défaite.
Ce moment est propice pour toutes les forces politiques afin de faire une autocritique dans le but d’une réconciliation nationale entre tous les partis et les courants politiques, sans exclusion.
Si nous arrivons à faire cette autocritique et réaliser la réconciliation nationale, l’Egypte pourra sortir de l’impasse dans laquelle elle a été menée à cause des grandes confusions qui ont accompagné la phase transitoire après la révolution du 25 janvier. Toutes les parties politiques avaient participé à cette révolution, y compris les Frères musulmans. Puis ce sont les politiques défectueuses appliquées par le représentant des Frères musulmans à la présidence, Dr Mohamad Morsi, qui ont mené à la division de la société égyptienne.
On peut dire que la raison de l’échec historique de la confrérie contre laquelle se sont révoltés des millions d’Egyptiens dirigés par le mouvement Tamarrod (rébellion) et soutenus par les forces armées remonte à 80 ans. C’est en 1928 que Hassan Al-Banna a fondé la confrérie. Les déviations de son projet politique sont apparues dès lors qu’il y a eu un mélange entre la religion et la politique, alors que la politique est totalement différente du prêche religieux.
Or, la crise réelle des Frères musulmans a commencé lorsqu’ils ont eu recours à la violence contre leurs adversaires. Ils ont créé un appareil secret qui a commis des assassinats contre des personnalités politiques. Depuis, l’affrontement sanglant entre la confrérie et les régimes politiques égyptiens consécutifs a commencé. Pourquoi cet affront s’est-il produit alors que les régimes politiques égyptiens étaient différents ?
Réponse : depuis que la confrérie a commencé à jouer le rôle d’un groupe politique visant le renversement, son but est de se révolter contre des Etats civils dans les pays arabes afin de fonder des Etats religieux pour ressusciter le califat islamique.
On peut dire que le conflit entre la confrérie et le régime politique a pris fin en Egypte à l’époque du président Sadate qui a décrété l’intégration des Frères musulmans dans la vie politique, mais les Frères se sont révoltés contre lui. Puis il y a eu une entente avec le régime de Moubarak, qui leur a permis de présenter des candidats aux élections parlementaires.
Quelques jours après le déclenchement de la révolution du 25 janvier, les jeunes de la confrérie ont pris la décision d’y participer malgré le refus de leur direction. Et pendant la phase transitoire, les Frères musulmans et le parti salafiste Al-Nour ont réussi à obtenir la majorité des sièges aux élections parlementaires. Ceci a constitué le premier pas sur la voie de la domination de toute la sphère politique égyptienne, ce qui a mené à la victoire de Mohamad Morsi aux élections présidentielles.
En réalité, l’échec historique des Frères musulmans nécessite une autocritique courageuse. Or, la direction actuelle de la confrérie n’a ni la capacité ni le courage de procéder à cette autocritique. Elle continue à mobiliser les foules pour résister à la révolution du 30 juin qui a provoqué la chute des Frères musulmans .
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