Les Egyptiens ne comprennent toujours pas la position américaine sur la crise en Egypte. Les Américains continuent à soutenir le régime des Frères musulmans qui a été destitué par le peuple, après que la légitimité qui l’a mené au pouvoir est tombée. Pendant un an, le régime des Frères a fait couler le sang, il a porté atteinte à la magistrature et a affiché une hostilité inconditionnelle aux médias libres.

La révolution du peuple du 30 juin a gagné le pays avec un seul slogan « Va-t’en ». Bien que certains aient écrit ce slogan en anglais sur les pancartes, il semble que les Etats-Unis aient eu du mal à le comprendre. Ils affirment que l’armée a destitué le président, méprisant ainsi la plus grande mobilisation politique que l’humanité ait jamais connue.

Les foules sont sorties en janvier 2011, revendiquant la chute du régime. L’armée s’est alignée sur la volonté populaire et a pris les rênes du pouvoir pendant un an et demi. Durant cette période, il n’y a eu aucune objection de la part de la Maison Blanche. Le 30 juin, les Egyptiens sont sortis plus nombreux encore qu’en janvier 2011. L’armée, comme à son habitude, s’est rangée du côté des révolutionnaires et a mis en place une feuille de route qui fait assumer la responsabilité aux forces civiles. Peut-on considérer cette mesure comme un coup d’Etat militaire ?

Les Etats-Unis ont ignoré la volonté du peuple égyptien et ont voulu maintenir les Frères musulmans. Chose qui ne se produira jamais. Les Egyptiens sont lucides et s’opposeront à ceux qui oseraient s’ériger face à leur volonté.

Le régime des Frères musulmans, défendu par les Etats-Unis, a fait couler le sang des martyrs qui ont dépassé en nombre ceux de janvier 2011. Les Frères ont tiré sur les manifestants désarmés devant le siège de la confrérie au Moqattam. Le guide de la confrérie a même incité ses partisans, vendredi, contre les chrétiens et a critiqué le pape de l’Eglise catholique, menaçant d’un désastre si les Frères ne revenaient pas au pouvoir. Plus tard, dans la soirée, ses partisans ont terrorisé et tué les civils dans le quartier de Manial, sur la place Al-Nahda et à Mansoura. Ils ont même agressé les églises. C’est ça la légitimité dont parlent les Etats-Unis ? Ce n’est en effet que le prolongement d’une histoire entachée de sang et d’assassinats dont les pages ont été rédigées par les Frères musulmans. L’alignement de Washington sur les Frères n’est pas un soutien apporté à la légitimité mais plutôt au terrorisme.