Le bureau du guide des Frères musulmans siégeant dans le quartier du Moqattam au Caire a été témoin ces derniers temps de mouvements curieux, et ce, avant les manifestations du 30 juin. La semaine dernière a vu l’afflux de nombreuses figures de l’organisation internationale des Frères musulmans, avec à leur tête Ibrahim Mounir, son secrétaire général résidant à Londres. Cette visite était la première suite à son amnistie par le président Morsi quelques semaines après son accession au pouvoir. Mounir a été le premier accusé dans un procès en Egypte contre l’Organisation internationale des Frères musulmans.

Le journal Al-Shorouk qui a révélé l’information ajoute qu’Ibrahim Mounir a tenu des réunions au siège de la confrérie au Moqattam et que Zaki Ben Rachid, l’observateur général de la confrérie en Jordanie, y a également assisté, outre Abdel-Méguid Al-Zonaïbat, ex-observateur de l’organisation en Jordanie.

Ces visites ont coïncidé avec l’arrivée au Caire d’une délégation regroupant 12 des dirigeants du mouvement Hamas. Avec en tête Ismaïl Haniyeh venant de Gaza, Khaled Mechaal, président du bureau politique du Hamas résidant à Damas. L’objectif affiché de leur visite en Egypte a été le dossier de la réconciliation palestinienne. Il semble quand même étrange que le bureau de la guidance des Frères au Caire aborde le dossier en l’absence de l’autre partie de l’équation, à savoir le représentant de l’Autorité palestinienne, le président Mahmoud Abbas Abou-Mazen.

En effet, une source bien informée d’Al-Shorouk a mis l’accent sur le fait que cette réunion n’avait rien à voir avec les préparatifs de la confrérie pour contrer les manifestations prévues le 30 juin. Nous avons remarqué également que les Frères n’ont pas nié la tenue d’une réunion des membres du bureau de la guidance international au Moqattam. Ils ont répété que la réunion était consacrée à la discussion du statut interne de l’organisation.

Avant cette réunion, des déclarations ont été émises et attribuées à certains dirigeants des Frères dans lesquelles ils faisaient savoir qu’en cas d’intervention des forces armées égyptiennes, ils les affronteraient en nombre plus important. Des déclarations qui n’ont pas été niées malgré leur caractère insensé.

Ce qui est certain, c’est que les réunions se succèdent au bureau de guidance. La dernière délégation ayant rejoint la réunion a été celle des Frères musulmans de Syrie il y a quelques jours, avant la déclaration de rupture des relations diplomatiques avec la Syrie par Morsi, et son soutien affiché à la résistance syrienne. D’ailleurs, il est plus que probable que cette décision de Morsi soit une manière de flirter avec les Frères musulmans de Damas.

Que signifie tout cela ? Est-il raisonnable que le bureau de guidance, quelques jours avant les manifestations du 30 juin, soit préoccupé par la réconciliation palestinienne ou le statut interne de son organisation internationale ? Une question qui se passe de réponse .