La semaine dernière, la vie politique a vu l’apparition d’un nouveau mouvement de résistance appelé le Mouvement de la défense de la République, créé par la conseillère Tahani Al-Guébali. Ce mouvement réunit 100 membres fondateurs et des personnalités très impliquées dans divers domaines, allant de la politique aux arts, passant par le droit.
Le mouvement est parti d’une conviction tout à fait justifiée, selon laquelle les dangers qui menacent le pays ne résultent pas, comme le pensent certains, d’un conflit entre deux tendances politiques ou deux idéologies contradictoires. Le vrai conflit est celui tendant à préserver les piliers de la République moderne, reposant sur la légitimité populaire, la citoyenneté, l’alternance du pouvoir, la justice sociale et la dignité humaine.
Tels sont les piliers de la société moderne qui sont en passe d’être détruits au profit d’une organisation mondiale caressée par le rêve impérial qui fait partie des vestiges des siècles passés. Une organisation qui fait tout pour saper l’édifice républicain moderne et qui aurait pour mot d’ordre la tyrannie.
Ainsi, toute personne croyant profondément que l’Egypte ne se réalisera qu’à travers un Etat civil moderne, doit pertinemment savoir qu’elle est appelée à défendre la notion de République, ses principes et ses institutions. Si ces constantes disparaissaient, nous ferions ressusciter l’époque de l’obscurantisme du Moyen Age, qui reposait essentiellement sur le pouvoir central et l’obéissance aveugle, qui ne reconnaissaient pas le nationalisme, la démocratie ou l’indépendance des institutions étatiques.
Le Mouvement de la défense de la République, appuyé par ces éminentes personnalités, a pu toucher du doigt la blessure en réalisant, par exemple, que l’offensive menée contre le pouvoir judiciaire est dans son essence une tentative méthodique d’anéantir les piliers de la République moderne. Le pouvoir en place veut répandre un esprit qui transcende les limites de la nation pour la soumettre entièrement à une gouvernance tyrannique dénuée de légitimité populaire et prétendant agir selon un ordre divin. C’est le conflit de l’esprit politique moderne contre la croyance reposant sur le droit divin attribué aux rois qui dominait au Moyen Age, et dénommé « les droits divins des droits ». De cette manière, le Mouvement de la défense de la République va au-delà de toutes les divergences partisanes, idéologiques ou confessionnelles. Il est le premier mouvement ralliant l’ensemble des factions de la résistance nationale actuellement dispersées çà et là, entre droite, gauche, partis et indépendants. Son premier communiqué a fait savoir que le mouvement n’est pas seulement limité à ses 100 membres fondateurs et qu’il est ouvert à tous les fils du peuple qui aspirent à un meilleur futur pour l’Egypte, premier pays de l’humanité ayant instauré les piliers de l’Etat moderne.
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