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Un test pour les Frères

Lundi, 03 juin 2013

Le correspondant de la télévision canadienne m’a dit : « Les Frères disent qu’ils aspirent à la démocratie et que c’est l’opposition qui entrave leur marche. Ils disent qu’ils ont préparé la loi sur les élections, fixé la date de leur tenue et appelé tout le monde à partici­per, mais c’est l’opposition qui s’abs­tient ».

Je lui ai dit : « Nous avons soumis les Frères à un test, tout au long des deux dernières années. Maintenant, nous savons bien qu’ils ne tiennent jamais leurs promesses et qu’ils n’affichent jamais leurs intentions. Ils sont l’incar­nation vivante du mensonge, qu’ils considèrent eux comme une ruse, et par conséquent une habileté politique. Ils ont agi contrairement à leurs promesses qu’ils avaient affichées au début de la révolution, selon lesquelles, ils ne sont pas avides de pouvoir, et ne viseraient le Parlement que sur les sièges qui leur assureraient la majorité. Ils ont égale­ment dit qu’ils ne se présenteraient pas à l’élection présidentielle et qu’ils se dresseraient devant n’importe quel membre de la confrérie qui oserait pré­senter sa candidature. Ceci outre les promesses creuses de Mohamad Morsi faites aux forces nationales pendant sa campagne électorale ».

Face à tout cela, je dirais que le sujet des élections est le meilleur exemple prouvant qu’ils affichent ce qui est contraire à leurs intentions. Les Frères ne désirent pas d’élections pour l’heure, et ce, pour plusieurs raisons. Leur popu­larité est à son plus bas niveau après leur performance qui laisse à désirer depuis qu’ils ont eu la mainmise sur le Parlement, puis sur la présidence. Raison pour laquelle ils préfèrent repor­ter tout référendum évaluant leur popu­larité, et cela jusqu’à l’amélioration des conditions actuelles avec l’arrivée de l’appui, déjà retardé, du Qatar et des Emirats arabes unis ainsi que du prêt du Fonds Monétaire International (FMI).

Ils dominent actuellement le Conseil consultatif auquel ils ont accordé l’auto­rité de promulguer les lois. Une manière qui leur permet de faire passer toutes les lois qu’ils désirent pour gouverner d’une main de fer. En effet, plus le statu quo du Conseil consultatif, invalidé par la justice, est maintenu, plus ils pourront manipuler comme bon leur semble, loin de tout contrôle parlementaire. D’autant plus que l’autorité de demander des comptes et de soumettre à des interroga­tions relève de l’Assemblée du peuple, et non du Conseil consultatif. En effet, le président Mohamad Morsi a accordé au Conseil consultatif le pouvoir de légiférer sans lui accorder le pouvoir de demander des comptes.

Mais permettez-moi de vous dire que cette politique est caractérisée par une étroitesse de vue inouïe. Les élections ne peuvent pas être reportées sine die. Tout report n’est pas en faveur des Frères, parce que leur popularité recule jour après jour. En plus de cela, toutes les lois promulguées par le Conseil consultatif sont vouées à l’abrogation, parce que cette autorité ne lui revient pas. Et le fait de la lui accorder est contraire à la Constitution .

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