La première visite à l’étranger du président américain, Donald Trump, à la capitale saoudienne, le 20 et 21 mai courant, fonde un nouveau type de relations entre les Etats-Unis et leurs alliés au Proche-Orient et dans le monde islamique. En effet, le président Trump a choisi d’entamer sa tournée à l’étranger par le centre du monde islamique pour rencontrer le souverain saoudien, Salman Bin Abdel-Aziz, les dirigeants des Etats du Conseil de coopération du Golfe et d’autres dirigeants de pays islamique à travers 3 sommets décrits d’historiques et rares. A travers cette démarche, l’Administration Trump vise à lancer une réponse concrète à ses rivaux politiques qui s’opposent à ses décisions strictes envers les musulmans, en particulier les immigrés résidant sur les territoires américains. L’Administration Trump vise également à conclure des transactions d’armes avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, décrites comme étant les plus importantes dans l’histoire du monde entier. Trump estime que ces transactions vont renforcer sa position à l’intérieur des Etats-Unis en donnant plus de force à l’économie américaine. Selon des lectures américaines officielles, ces transactions vont créer 1 million d’offres d’emploi aux Etats-Unis en temps immédiat, en plus de millions d’autres opportunités à l’avenir. Et ce, en plus d’un message de réconfort adressé aux pays du Golfe pour leur dire que les Etats-Unis les soutiennent face au pouvoir iranien qui constitue le plus important défi dans la région.
Durant toute sa campagne, Trump n’avait cessé de répéter qu’il fallait soutenir la guerre contre le terrorisme, objectif essentiel de la politique étrangère américaine, en renforçant les efforts de la coalition internationale contre le terrorisme. Et ce, afin de vaincre l’organisation de l’Etat Islamique (EI), Daech, Al-Qaëda et d’autres organisations terroristes. De plus, il faut que les Etats du Golfe payent beaucoup d’argent en contrepartie de la protection et de la sécurité. Selon Trump, la défense américaine pour le Golfe depuis les années 1990 n’a pas acquis ce qu’elle mérite. Conclure des transactions énormes d’armes avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis peut satisfaire Trump et son administration qui affrontent des critiques intérieures aiguës à cause de la politique de Trump. Cette politique, selon ses adversaires démocrates, impliquerait un caractère d’animosité apte à créer encore plus d’adversaires et à augmenter le volume des menaces contre les intérêts américains répandus de par le monde, en particulier le monde islamique et le Proche-Orient.
Il est clair que jusqu’à aujourd’hui, la politique annoncée du président Trump dépend de la commercialisation de la sécurité. Ce qui pourrait octroyer à Trump des résultats utiles à court terme au Proche-Orient. Surtout qu’il est difficile de prévoir comment sera la situation à l’avenir dans une région qui souffre de conflits sociaux profonds concernant les éthiques et autres causes sur lesquelles il est difficile de négocier. Il est donc question d’un conflit profond dont les parties échoueront à formuler des coalitions entre elles pour sauvegarder les intérêts communs loin des menaces actuelles dans la région et des conflits qui font que ces parties continuent à dépendre des superpuissances pour régler leurs différends dans la région.
Trump s’est dirigé vers Riyad en sachant parfaitement l’importance de la sécurité et combien les dirigeants politiques au Proche-Orient tiennent à se rapprocher des Etats-Unis. En particulier au niveau de la sécurité dans le contexte de l’escalade des dangers dans la région qui s’est engagée dans une nouvelle phase depuis 2011. Surtout que nombreux Etats comme la Syrie, l’Iraq et le Yémen sont devenus des foyers de conflit entourant les pays du Golfe et constituant une menace directe. Par conséquent, les transactions énormes d’armes et la rencontre des dirigeants du Golfe reflètent une nouvelle vision de l’Administration de Trump envers la nature des principales forces actives dans la région du Proche-Orient et sur lesquelles elle peut compter pour sauvegarder les intérêts américains.
Il semble que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont en tête de la liste des alliés des Etats-Unis au Proche-Orient. L’Arabie saoudite représenterait le front de guerre face à l’Iran chiite d’un côté, et de l’autre le centre du monde islamique. L’Administration de Trump estime que son influence spirituelle pourrait contribuer à limiter la vague de terrorisme et l’expansion sans précédent durant les dernières années de l’islam fondamentaliste. Ceci signifie que l’Administration de Trump désire relever le niveau de l’alliance américano-saoudienne au lieu de corriger sa voie, comme le réclament certaines voix américaines. Ceci est clair à travers les 3 sommets que Riyad a accueillis entre Trump et le souverain saoudien, les dirigeants des Etats du Golfe et les dirigeants du monde islamique. Ces sommets constituent également une tentative de réfléchir avec les dirigeants de la région à des solutions pour le règlement du conflit essentiel dans la région avec Israël. Un conflit qui continue à s’imposer avec force malgré l’état de déstabilisation dont souffrent un nombre de pays dans la région.
Ajoutons à tout ceci que Trump, dans sa guerre contre le terrorisme, veut faire ancrer un nouveau type d’alliance dans la région. Auparavant, les Etats-Unis comptaient sur de grandes forces régionales qui sont l’Iran et la Turquie, en plus d’Israël, alors que la sauvegarde de la sécurité de l’Etat hébreu reste l’une des priorités inébranlables de la politique américaine dans la région.
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