Le discours du président Morsi devant l’Assemblée générale des Nations-Unies, prévu ce mercredi, abordera l’importance de la réforme de l’Organisation. C’est-à-dire la rendre plus démocratique, afin que ses résolutions ne soient pas monopolisées par les 5 Etats permanents. Ces derniers possédant le pouvoir de promulguer les résolutions obligatoires à travers le Conseil de sécurité. Ces 5 Etats ont également le droit de stopper la mise à exécution de toute résolution, quelle que soit son importance pour la justice, la sécurité et la paix internationales, et ce, à travers le droit de veto. De plus, seuls ces 5 Etats possèdent le pouvoir d’appliquer la 7e clause de la Charte de l’Onu. Il est aussi impossible d’approuver tout amendement concernant la Charte sans l’approbation des 5 membres permanents.
Conformément à des informations que m’a données l’ambassadeur permanent de l’Egypte auprès de l’Onu, Moataz Ahmadine, le président Morsi réclamera à travers son discours d’augmenter le nombre de membres permanents en ajoutant 2 sièges consacrés au continent africain et un troisième représentant les deux mondes arabe et islamique. Et ce, pour que le Conseil de sécurité devienne l’expression réelle des Nations-Unies, en remédiant à la défectuosité permanente résultant de l’absence de l’équilibre entre le pouvoir de l’Assemblée générale, qui représente la référence légitime de l’Organisation, et le Conseil de sécurité, dont les résolutions sont dominées par les 5 membres permanents.
Le discours du président Morsi sera la cible d’un intérêt du monde entier, non seulement parce que l’Egypte est le plus grand Etat arabe et l’un des Etats fondateurs de l’Onu, mais surtout pour son rôle axial dans la réalisation de l’équilibre entre les Etats du Nord et les Etats du Sud. En plus de sa grande influence sur le groupe d’Etats Non-Alignés. L’Egypte était également l’un des éléments essentiels qui ont intervenu dans les questions relatives à la réforme de l’Onu, et représente les intérêts des Etats en développement et des Etats africains. L’Egypte est aussi un membre fondateur dans toutes les coalitions internationales qui s’intéressent aux causes relatives à la réforme économique et sociale.
L’ambassadeur pakistanais, Ahmad Kamal, qui a occupé pendant longtemps le poste de délégué permanent de son pays auprès de l’Onu, et est considéré comme l’un des plus grands experts en affaires des Nations-Unies, pense que l’Egypte est l’Etat le plus capable de diriger le processus de réforme de l’Onu. Et ce, alors que le changement à l’intérieur de cette Organisation est devenu une réclamation mondiale. A cause de la paralysie actuelle qui empêche le Conseil de sécurité d’assumer ses devoirs due aux divisions profondes, aux dédoublements des normes et à l’insistance des superpuissances à monopoliser la prise de décision.
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