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Ramadan dévoile notre faiblesse

Lundi, 06 juin 2016

Rien ne change dans le monde des feuilletons du Ramadan, sauf le niveau qui baisse d’année en année. C’est une réalité qui saute aux yeux et qui n’a pas besoin de critiques de haut niveau pour être remarquée. L’année dernière, la production ramadanesque a été incapable de transmettre des messages consis­tants.

Cela n’est pas étrange au vu de l’affaiblissement des compé­tences humaines dont nous témoignons voilà des années. Ce problème est apparent dans tous les domaines de la culture, mais c’est lors du mois du Ramadan qu’il est accentué et révélé au grand jour.

Une fois ce mois terminé, les préparations pour la production de l’année suivante commencent au pas de course. Malgré toutes les difficultés que l’industrie affronte, la plupart des produc­tions continuent de se soumettre aux demandes exorbitantes des stars qui attirent des revenus substantiels. Les vedettes insis­tent à percevoir des cachets énormes en contre partie d’un contenu qualitatif médiocre.

Tout ceci a lieu aux dépens d’autres personnes travaillant dans le milieu de la production. Le revenu d’une seule de ces stars dépasse de loin le salaire perçu par tous les employés d’une production. Ainsi les feuilletons ramadanesques s’avè­rent-ils être un microcosme des écarts sociaux qui s’accentuent gravement.

Les esprits peu innovants des sociétés de production qui ver­sent des sommes exorbitantes aux comédiens n’ont plus aucun espace pour l’imagination, ce qui explique la détérioration du niveau des feuilletons. L’attachement maladif à des comédiens accorde à ces der­niers un monopole qui les amène à avoir la mainmise sur une pro­duction destinée au petit écran, avec un texte vide de contenu qui leur est spécialement écrit. Face aux traitements de faveur reçus par ces artistes, les autres per­sonnages de fiction n’ont que peu d’importance.

Les comédiens qui n’ont plus rien à nous offrir, et le niveau des oeuvres diffusées contribuent à intensifier le chômage de ceux qui travaillent dans les coulisses des productions.

Je ne pense pas que le Ramadan cette année dérogera à la règle. Il viendra intensifier notre fai­blesse dans les oeuvres pour le petit écran .

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