Lorsque les révolutions ont éclaté en Tunisie puis en Egypte, ces deux pays appliquaient les recettes économiques de la Banque mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI). Ce qui s’est passé dans ces deux pays est sans aucun doute une preuve de l’échec de ces recettes idéologiques stériles. Durant leurs réunions de 2011, il semblait que les deux institutions ressentaient de la culpabilité et étaient prêtes à écouter des avis extérieurs. Mais dans un contexte de confusion des situations et des choix à faire dans les deux pays, et avec l’application des politiques économiques et sociales identiques par les gouvernements consécutifs, la Banque mondiale a de nouveau négligé toute idée de réforme.
De manière générale, deux politiques sont valables. La première consiste à adopter des mesures monétaires et financières supplémentaires qui profitent à la frange capitaliste, comme la baisse des impôts pour les plus riches et les sociétés, la baisse des taux d’intérêt, la baisse du taux de change de la monnaie locale pour stimuler les investissements aptes à amener la croissance économique et accroître la compétitivité des exportations. Voici les traits de la politique traditionnelle du FMI qu’il appelle à appliquer dans tous les pays du monde, quelle que soit la situation économique.
Dans un contexte de baisse des réserves monétaires et d’important déficit, le FMI et la BM redonnent cette recette à l’Egypte et veulent qu’elle l’applique. Et ce, malgré ses répercussions négatives sur les classes pauvres et moyennes, et sur les considérations relatives à la justice sociale, qui a été l’une des revendications essentielles populaires lors de sa révolution en 2011 puis en 2013. Malgré l’importance de la question de la baisse des dépenses publiques pour contrôler le déséquilibre budgétaire de l’Etat ou l’accroissement des dépenses pour stimuler la croissance, le statut même de ces dépenses n’est pas moins important et montre d’une façon ou d’une autre comment les recettes fiscales sont utilisées. Sont-elles dépensées pour stimuler l’économie et garantir des emplois, ou encore pour renforcer le capitalisme en difficulté par la spéculation ?
Il existe un autre moyen de stimuler la croissance. Il est basé sur la stimulation de la demande à travers des mesures de réalisation de la justice sociale qui augmentent les revenus des pauvres et de la classe moyenne. Cette méthode peut accroître la demande, ce qui par conséquent donne naissance à des stimulants réels sur le marché afin d’augmenter les investissements et de répondre à cette demande croissante. Cela implique la création de nouveaux emplois et la redistribution des revenus, ce qui constitue en soit une nouvelle demande qui active les investissements et la croissance. Cette méthode peut créer de multiples investissements qui constituent un élément essentiel dans tout cycle de croissance et d’essor économique.
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