Il y a plus de 10 ans, le secteur public a été affilié au ministère de l’Investissement qui a aussitôt entamé un processus de privatisation sans songer à l’idée de réforme. Même lorsque l’on parlait de réforme, il s’agissait en fait de ventes à vil prix des meilleurs terrains à des banques créancières. Aujourd’hui, la situation est encore plus dramatique. De nombreuses entreprises du secteur public enregistrent d’importantes pertes et l’Etat se trouve obligé de dépenser tous les ans d’énormes sommes pour les verser en revenus complémentaires aux employés, sous forme de primes pour subvenir à leurs besoins. Cette situation ne changera pas car elle fait triompher le rôle social de l’Etat, volontairement ou pas sous la pression des ouvriers, mais elle ne triomphe pas pour la véritable réforme du secteur privé.
Le dilemme dont souffrent les entreprises du secteur public et même les journaux nationaux (gouvernementaux) et leurs imprimeries est le manque de financement nécessaire à la modernisation des machines et équipements pour l’augmentation de la productivité, ainsi que le manque de financement pour l’achat des matériaux et produits intermédiaires.
Partant, il s’avère indispensable d’injecter des fonds importants dans le secteur public pour moderniser les équipements afin que ces sociétés puissent opérer à plein régime et accroître leur productivité. C’est de cette manière qu’elles pourront pallier leurs pertes, réaliser des gains pour améliorer les salaires de leurs employés et réaliser des excédents allant dans le budget de l’Etat. La réforme doit également être liée au renforcement de la valeur du travail, au respect du temps et de la qualité du travail. Dans ce contexte, la formation continue s’avère d’une grande importance afin d’améliorer les compétences des employés.
Puisque la culture de l’ouverture et de l’attraction des investissements arabes et étrangers est historiquement liée à la négligence du secteur public, il serait préférable de recréer le ministère du Secteur des affaires publiques en tant que ministère indépendant. Sa mission se résumerait à la reforme et au développement des entreprises d’Etat pour les transformer en projets lucratifs capables d’assurer les salaires de leurs employés, réaliser des profits, accumuler des réserves, financer les rénovations et transférer les excédents au Trésor.
Que les choses restent telles quelles est inacceptable. Il est indispensable de remédier aux problèmes du secteur public de manière pratique, économique et sociale afin de préserver les compagnies et de les développer. Il est indispensable que ces entreprises deviennent un élément important du développement, de la création d’emplois, de la croissance des exportations ainsi qu’une maille importante de l’essor économique au lieu de représenter un lourd fardeau pour l’Etat .
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