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Le retour de l'Iran

Dimanche, 24 janvier 2016

L’Iran s’est félicité cette semaine de la levée des sanctions internationales imposées à son encontre. Le président iranien, Hassan Rohani, a ainsi salué « l’ouverture d’une nouvelle page entre son pays et le monde » après l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire historique. Le rapprochement entre Washington et Téhéran s’est matérialisé par un échange d’un groupe d’anciens prisonniers détenus en Iran et la libération de marins américains entrés par erreur dans les eaux iraniennes.

Le retour de l’Iran sur la scène internationale, après des années de rupture, bouleverse la donne régionale et change le rapport des forces dans la région du Moyen-Orient. Longtemps honni, l’Iran retrouve sa place dans le concert des nations en tant que puissance régionale. Téhéran est déjà traité comme un interlocuteur incontournable en ce qui a trait à certains dossiers régionaux, et est régulièrement convié, tant par les Américains que par les Russes, aux négociations sur le conflit syrien.

Une situation qui exaspère Riyad et ses alliés du Golfe, qui perdent l’exclusivité des relations avec l’Occident. Ces derniers voient d’un très mauvais oeil l’émergence de l’Iran sur la scène régionale qu’ils perçoivent comme une menace. On peut s’attendre déjà à des tensions croissantes entre Washington et ses alliés de la région du Golfe, qui l’accusent d’avoir commis une erreur historique en concluant l’accord nucléaire avec l’Iran. Grâce notamment à l’appui de la Russie, Téhéran a réussi à maintenir en place le régime de Bachar Al-Assad, et à former un axe Iran-Iraq-Syrie-Hezbollah face auquel l’Arabie saoudite cherche à former un front sunnite en nouant des alliances avec d’autres pays de la région.

En visite cette semaine à Riyad, le secrétaire d’Etat Johan Kerry a tenté de rassurer son allié saoudien en affirmant que Washington « n’acceptera pas les ingérences de Téhéran dans la région ». Le chef de l’exécutif américain, Barack Obama, a insisté, lui, sur les « profondes différences » qui persistent entre Washington et Téhéran évoquant le « comportement déstabilisateur de l’Iran » et citant des violations des droits de l’homme, ou encore le programme iranien de missiles balistiques.

Entré en vigueur samedi, l’accord nucléaire conclu le 14 juillet dernier entre Téhéran et les grandes puissances vise à garantir la nature strictement pacifique du programme nucléaire iranien en échange de la levée de sanctions ayant asphyxié l’économie de ce pays qui détient la 4e réserve de brut au monde et la 2e de gaz. L’accord met fin à un contentieux de plus de 13 ans entre la République islamique et les Occidentaux.

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