La tension monte dans les territoires palestiniens occupés, où les heurts sont quasi quotidiens entre Israéliens et Palestiniens. Près de la frontière, entre Gaza et le territoire israélien, tout d’abord des violences ont fait samedi deux morts palestiniens, dont les funérailles se sont transformées en véritable manifestation de colère. Les jeunes palestiniens de Gaza ont défié par milliers les soldats israéliens, postés de l’autre côté de la barrière séparant l’enclave palestinienne du territoire israélien, exprimant ainsi leur solidarité avec la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, théâtre de heurts violents entre la population et la police israélienne.
La bande de Gaza, était jusqu’alors restée à l’écart de l’escalade. Mais la mort, vendredi, de sept jeunes Palestiniens par des tirs israéliens le long de la barrière, a mis le feu au poudre. A Jérusalem, les tensions sont dues aux incursions répétées de la police israélienne au sein de la mosquée d’Al-Aqsa, pour mettre fin à des heurts déclenchés par la venue de juifs orthodoxes. L’esplanade des Mosquées, que les juifs appellent le mont du Temple et qu’ils considèrent comme leur premier lieu saint, est régie par un statu quo hérité du conflit de 1967. Juifs et musulmans peuvent se rendre sur le site sacré, mais les juifs n’ont pas le droit d’y prier. Or, lors de la récente commémoration de Tisha Beav, fête juive qui marque la destruction des deux temples, que les juifs prétendent se trouver sur l’esplanade, des milliers de juifs s’étaient rassemblés sans incident devant le mur des Lamentations, mais d’autres, des radicaux, auraient tenté de venir prier aux abords de l’esplanade. Des échauffourées ont alors éclaté et la police israélienne a investi l’esplanade et a pénétré à l’intérieur d’Al-Aqsa, déclenchant la colère des Palestiniens. Ces derniers accusent régulièrement Israël de vouloir remettre en cause le statu quo sous la pression des juifs ultraorthodoxes, qui réclament le droit de prier sur l’esplanade.
Ces tensions entre Israéliens et Palestiniens traduisent le malaise profond de la population palestinienne. L’échec des négociations de paix, l’effondrement de la perspective de fonder un Etat indépendant, la crise économique, et la poursuite de la colonisation ajoutés aux provocations israéliennes, expliquent cet état de malaise. A Gaza, secouée par trois guerres contre Israël en six ans, la reconstruction n’a toujours pas commencé, en raison notamment de l’absence de fonds et les restrictions imposées par Israël empêchant l’entrée au sein de l’enclave des matériaux de construction. L’UNRWA, l’agence de l’Onu qui fournit des aides à plusieurs milliers de familles à Gaza, n’a reçu qu’un tiers des aides promises par la communauté internationale. Les deux tiers des jeunes palestiniens, sans emploi, se trouvent au bord du désespoir. Face à une situation qui risque d’exploser à tout moment, le gouvernement israélien, de Benjamin Nétanyahu, continue à faire la sourde oreille. Nétanyahu, tenu par son alliance avec la droite extrémiste cherche à ménager cette dernière en poursuivant notamment la colonisation et en multipliant les actes de provocation. Une politique qui risque d’être lourde de conséquence .
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