Le drapeau palestinien flottera désormais aux côtés de ceux des autres Etats membres de l’Onu, à New York. L’Assemblée générale de l’Onu a adopté cette semaine une résolution demandant que les drapeaux des Etats non membres, ayant statut d’observateur, soient hissés au siège et dans les bureaux de l’organisation internationale, après ceux des pays membres. Seuls les Palestiniens, depuis novembre 2012, et le Vatican ont ce statut. La résolution a été adoptée par 119 voix pour, 8 contre et 45 abstentions. Les Etats-Unis et Israël ont voté contre, tandis que la France, la Russie et la Chine ont voté pour. L’Onu a désormais 20 jours pour déployer le drapeau palestinien. Les Palestiniens espèrent qu’il sera hissé à l’occasion de la venue à New York, fin septembre, du président Mahmoud Abbas pour participer à la session annuelle de l’Assemblée générale et à un sommet sur le développement durable. Il prononcera un discours devant l’Assemblée le 30 septembre.
La portée de cette décision de l’Assemblée générale est hautement symbolique. C’est un pas supplémentaire dans la quête palestinienne en vue d’obtenir la reconnaissance internationale. Elle renforce le statut de la Palestine, donne espoir aux Palestiniens et envoie un fort message à Israël, lui signifiant qu’il ne peut plus rester au-dessus de la loi. Face à un processus de paix au point mort en raison des tergiversations israéliennes (les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens sont interrompus depuis avril 2014), les Palestiniens multiplient les initiatives depuis quelques années en vue d’obtenir la reconnaissance internationale.
C’est dans ce contexte que la Palestine avait obtenu en novembre 2012 le statut d’Etat observateur non membre de l’Onu, suite à un vote historique à l’Assemblée générale (138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions). Fort de ce nouveau statut, l’Etat de Palestine a intégré des agences de l’Onu et a rejoint la Cour pénale internationale. La décision de l’Assemblée générale fait suite à celle, cette semaine, du parlement européen, appelant à étiqueter les produits en provenance des colonies israéliennes. Les responsables de l’UE soulignent que cette mesure, qui a soulevé la colère du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, est « en accord avec la position de l’Union qui considère comme illégales les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés ». Une attitude qui réconforte les Palestiniens.
L’importance des deux décisions émane du fait qu’elles montrent comment aujourd’hui l’opinion publique internationale bascule en faveur des Palestiniens. Pour preuve : plusieurs parlements européens ont demandé à leurs gouvernements de reconnaître l’Etat palestinien, comme ceux de Grande-Bretagne, de France, d’Irlande, d’Espagne, du Luxembourg et du Portugal, et également le Parlement européen. Et pratiquement, toutes les grandes puissances européennes, hormis l’Allemagne, ont soutenu la décision d’étiqueter les produits en provenance des colonies. Ce changement d’attitude à l’égard d’Israël est dû à plusieurs facteurs, notamment l’échec des négociations de paix, et la poursuite de la colonisation israélienne en dépit des appels internationaux en faveur d’un arrêt de celle-ci. Beaucoup de pays sont aujourd’hui cownvaincus qu’Israël ne veut pas la solution à deux Etats .
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