La tension a resurgi cette semaine en Cisjordanie au lendemain de la mort de trois jeunes Palestiniens, dont un bébé brûlé vif, par des extrémistes juifs. Les funérailles de l’une des trois victimes, Laith Khaldi, 16 ans, touchée mortellement par une balle de l’armée israélienne, ont dégénéré en affrontements. Des dizaines de jeunes du camp de Jalazoun, en bordure de Ramallah, ont jeté des pierres sur des soldats qui répliquaient à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes et de tirs de balles de caoutchouc. Même scénario à Jérusalem où les affrontements ont fait une dizaine de blessés palestiniens.
Tout avait commencé vendredi dernier lorsque des hommes masqués ont lancé des cocktails Molotov par la fenêtre d’une maison d’une famille palestinienne au nord de la Cisjordanie occupée provoquant la mort d’un bébé palestinien de 18 mois. Le gouvernement israélien s’est empressé de condamner l’attaque qualifiant ses auteurs de « terroristes », un terme habituellement réservé aux Palestiniens. Mais l’Autorité palestinienne tient le gouvernement israélien pour responsable de ce crime et entend engager des procédures devant la Cour pénale internationale.
La recrudescence des violences dans les territoires palestiniens remet sur le tapis la question de la colonisation israélienne. Les colons étaient 20 000 en 1977, 70 000 dix ans plus tard. Aujourd’hui, on estime leur nombre en Cisjordanie à 380 000. Ils se livrent à des actes de vandalisme : barrages routiers, coups de feu, incendie des voitures et des installations, le tout avec l’aide de groupes juifs secrets qui se sont radicalisés au cours des dernières années.
La violence des colons israéliens à l’égard des Palestiniens est favorisée notamment par la politique de « droitisation » du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu. Celui-ci encourage la colonisation en accordant notamment des facilités aux colons. Les attaques de colons provoquant des victimes ou des dégâts matériels chez les Palestiniens ont augmenté en moyenne de 144 % en 2011 par rapport à 2009. Un mouvement radicalisé aux motivations idéologiques s’est ainsi développé dans les colonies de Cisjordanie au fil des ans. En soutenant la colonisation, Benyamin Netanyahu cherche surtout à faire plaisir à ses partenaires de l’extrême droite au sein de la coalition gouvernementale. On sait que la voix des colons a pesé lourd dans la victoire surprise du Likoud aux élections du 17 mars dernier. Mais Netanyahu cherche aussi à créer une situation sur le terrain qui rend compliquée toute solution à deux Etats. Les colons israéliens vivant au centre de la Cisjordanie à l’est de la barrière de séparation occupent la zone la plus cruciale pour toute décision future concernant le statut définitif des territoires palestiniens. La politique dangereuse du gouvernement israélien et son laxisme à l’égard des colons extrémistes mèneront à terme à une explosion. Et seul Israël en porte la responsabilité,
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