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Que faut-il attendre de Netanyahu ?

Lundi, 11 mai 2015

Après plusieurs semaines de tractations, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a enfin annoncé la composition de son gouvernement. Il s’agit d’un gouvernement de coalition, formé autour du Likoud, et comprenant, outre ce dernier, quatre partis à savoir, Foyer Juif (parti d’extrême droite et ultra-orthodoxe du point de vue religieux), deux partis ultra-orthodoxes, Judaïsme unifié de la Torah (ashkenaze) et Shass (sépharade) et le parti de centre-droit, Koulanou. Benyamin Netanyahu a dû attendre les dernières heures des quarante-deux jours à sa disposition, selon la loi, pour parvenir à former ce gouvernement au prix de larges concessions faites à ses partenaires au sein de la coalition. A l’arrivée, le premier ministre israélien ne dispose que d’une majorité minimale de 61 sièges sur les 120 de la Knesset, ce qui fragilise son gouvernement et le met à la merci de la moindre défection. Que faut-il attendre de ce gouvernement, en ce qui a trait à la paix avec les Palestiniens ? Rien. Avec une telle formation, le gouvernement israélien vire encore plus à droite que sous le précédent gouvernement, ce qui ne laisse aucun espoir d’ouverture politique. Rien d’étonnant si Saëb Erakat, membre du comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), a qualifié le nouveau gouvernement israélien « d’union pour la guerre ». « C’est un gouvernement d’union pour la guerre et contre la paix et la stabilité dans la région », a lancé Erakat, cité par des médias occidentaux.

Netanyahu, qui avait affirmé par le passé soutenir l’option des deux Etats, avait déclaré, avant les élections au mois de mars, que les Palestiniens « n’auraient pas un Etat sous son gouvernement », avant de revenir sur ses déclarations. En clair, la politique d’hostilité à la paix va se poursuivre et même se durcir avec, en prévision, une extension des colonies, des mesures de rétorsion à l’égard des Palestiniens qui cherchent une reconnaissance internationale, le maintien indéfini des forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie et peut être même de nouvelles interventions à Gaza. Le seul espoir repose désormais sur les Etats-Unis. Mais l’administration Obama, occupée par le dossier nucléaire iranien, ne semble pas en mesure actuellement de faire pression de manière significative sur son allié israélien. D’autant plus qu’Obama est brouillé depuis quelque temps avec le chef de l’exécutif israélien. Faut-il encore rappeler que tous les efforts du secrétaire d’Etat, John Kerry, au cours des précédents mois ont échoué face à l’intransigeance d’Israël ? Washington peut au mieux tenter de relancer les efforts de paix à travers une résolution au Conseil de sécurité de l’Onu mais cela n’aura pas grand effet. Le nouveau gouvernement israélien, s’il survit, ne fera qu’anéantir les efforts de paix dans la région, compromettre sa stabilité et isoler encore davantage Israël sur la scène internationale .

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