Cette image satellite fournie par l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère. Photo : AP
Les autorités de Floride multiplient mardi les appels à évacuer à l'adresse de la population avant l'arrivée de Milton, un ouragan "extrêmement dangereux" qui doit atteindre les côtes de cette péninsule du sud-est des Etats-Unis dans la nuit de mercredi à jeudi.
Déjà affectée par le passage destructeur d'Hélène il y a dix jours, "toute la péninsule de Floride est sous une forme soit de surveillance soit d'alerte", a averti mardi le gouverneur de l'Etat, Ron DeSantis.
"Hélène a été un signal d'alarme, c'est littéralement catastrophique", a déclaré lundi sur CNN Jane Castor, la maire de la grande ville de Tampa. "Je peux dire ça sans aucune dramatisation: si vous choisissez de rester dans l'une des zones d'évacuation, vous allez mourir."
Des générateurs, de la nourriture, de l'eau et des bâches sont distribués à travers la Floride et de nombreux habitants protègent leur maison ou prévoient de quitter les lieux.
"Vous avez le temps de partir. Alors, s'il vous plaît, faites-le", avait enjoint lundi le gouverneur républicain aux habitants des zones à risque.
Le Centre national des ouragans américain (NHC) a averti que Milton était "un ouragan extrêmement dangereux", de catégorie 4 sur l'échelle Saffir-Simpson après avoir été classé un temps en catégorie 5, la plus élevée.
Le NHC a appelé les habitants à se "préparer aujourd'hui à l'arrivée de Milton et évacuer si les autorités l'ont demandé".
Milton devrait toucher terre en Floride, le troisième Etat le plus peuplé des Etats-Unis, dans la nuit de mercredi à jeudi.
A 12H00 GMT mardi, l'ouragan se situait dans le golfe du Mexique à 880 km de Tampa, avec des vents atteignant plus de 230 km/h.
Des "vagues dévastatrices" et une "tempête au danger mortel" sont attendues mardi le long de la côte nord de la péninsule mexicaine du Yucatan, a averti le NHC.
- Intensification rapide -
Milton est "la pire" tempête à frapper la région de Tampa depuis plus de 100 ans, selon le NHC.
Le changement climatique rend plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants en réchauffant les eaux des mers et des océans, selon les scientifiques.
Les températures de l'Atlantique nord évoluent sans discontinuer depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur record, très nettement au-dessus des annales, selon des données publiques de l'observatoire météorologique américain (NOAA).
Et la NOAA avait prévenu fin mai que la saison des ouragans, qui s'étend de début juin à fin novembre, s'annonçait cette année extraordinaire dans la région.
Le sud-est des Etats-Unis se remet à peine d'Hélène, un ouragan dévastateur à l'origine d'inondations et de dégâts considérables dans une demi-douzaine d'Etats, entraînant la mort d'au moins 234 morts. Les secours sont toujours à pied d'oeuvre pour venir en aide aux nombreuses victimes.
En pleine campagne présidentielle, le candidat républicain Donald Trump n'a pas tardé à accuser l'Etat fédéral, dirigé par les démocrates, d'avoir fait trop peu, trop tard, pour porter assistance aux sinistrés.
"Jouer à des jeux politiques en ce moment, dans ces situations de crise - nous en sommes au summum - est tout simplement irresponsable et égoïste", a fustigé sa rivale au scrutin du 5 novembre Kamala Harris.
Et d'ajouter: "c'est faire de la politique politicienne, au lieu de faire le travail pour lequel vous avez prêté serment, qui est de faire passer le peuple en premier."
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