Les travaux de restauration en cours des quatre statues de Lions du pont Qasr Al-Nil.
Les travaux de restauration des quatre Lions du pont Qasr Al-Nil avaient suscité un fort débat quant aux matériaux utilisés lors de la maintenance de ces monuments.
La couleur étincelante des quatre Lions du pont Qasr Al-Nil a suscité l’angoisse des internautes égyptiens pendant les deux derniers jours. Le Syndicat d’art plastique a exprimé, dans un communiqué publié mardi 29 octobre, son inquiétude quant à la maintenance des statues des lions.
Ces travaux viennent dans le cadre d’un plan du gouvernorat du Caire de restaurer 21 autres statues.
Selon le communiqué du syndicat, l’utilisation de rouleaux, de vernis noirs et de matériaux de polissage dans la peinture des statues en bronze est une erreur majeure et contraire aux normes scientifiques et artistiques. « Cette technique fait perdre la valeur historique et artistique des statues et cache la chromatographie originale du bronze », assure le communiqué.
Pour sa part, le ministre du Tourisme et des Antiquités, Sherif Fathy, a indiqué que « les travaux de nettoyage des statues des lions du pont Qasr Al-Nil se sont limités à l'élimination de la poussière et des effets de la pollution atmosphérique. L'application d'une couche de protection transparente sert à protéger les statues des effets climatiques », a-t-il indiqué. Or, les photos des travaux révèlent une couche noire opaque et brillante couvrant tous les détails des statues.
Selon Fathy, la méthode de maintenance utilisée pour nettoyer les statues des lions du pont Qasr Al-Nil est correcte, et se déroule sous la supervision du Conseil Suprême des Antiquités (CSA).
Qualifiant le débat comme « la crise des statues des lions », le ministre du Tourisme et des Antiquités a tenu à faire la différence entre ce qui est inscrit sur la liste du ministère comme patrimoine d’une part et les monuments possédant une valeur historique d’autre part.
« Aucun vernis ni produit coloré ou brillant n'a été utilisé », assure le ministre.
Dans un communiqué publié mardi 29 octobre, Gamal Mostafa, chef du département des antiquités islamiques, coptes et juives auprès du CSA a affirmé que les lions du pont de Qasr Al-Nil ne sont pas enregistrés en tant que patrimoine et que leur nettoyage s’inscrit dans le cadre de la coopération du CSA avec le gouvernorat du Caire.
Il a également expliqué : « Au cours des travaux de restauration, aucune trace de rouille n'a été détectée, grâce aux opérations de nettoyage périodiques effectuées par le CSA depuis 2021. Les travaux effectués suivent les normes scientifiques ».
En outre, en 2016, le ministère du Tourisme et des Antiquités a annoncé avoir inscrit le pont Qasr Al-Nil sur la liste des monuments contemporains du ministère sans préciser les lions.
L’histoire des quatre lions de Qasr Al-Nil remonte à la fin du XIXe siècle. Ils ont été réalisés par le célèbre sculpteur français Henri-Alfred Jacquemart (1824-1896) à la demande du khédive Ismaïl. C’est en 1869 que le khédive Ismaïl pacha donne l’ordre de bâtir le pont pour faciliter le déplacement de l’île Guézira au Caire et vice-versa, que ce soit des personnes, des animaux ou de la nourriture.
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