Le gouvernement a décidé d'appliquer au Canal de Suez la loi des zones économiques.
Une zone franche partagée en plusieurs régions, avec chacune sa spécialité industrielle. Telle est la zone du Canal de Suez que le gouvernement s’empresse de développer. En 6 mois, le bureau de conseil
Dar Al-Handassa, en charge de planifier le projet de développement du Canal, a finalisé son travail et l’a présenté aux investisseurs lors de la conférence de Charm Al-Cheikh. Lors des 4 sessions spéciales, auxquelles la presse n’a pas été admise, le gouvernement a présenté aux investisseurs les détails du projet.
Le coût total de l’infrastructure est estimé à 15 milliards de dollars, révèle Yéhia Zaki, président de Dar Al-Handassa. Il ajoute que plusieurs investisseurs ont montré leur intérêt à investir dans l’infrastructure de cette zone, en mentionnant que les premiers projets seront lancés dans un délai maximum de deux mois. « Le projet doit attirer 30 milliards de dollars d’investissements au cours des 10 prochaines années », dit Zaki.
Pour encourager les investisseurs à y injecter de l’argent, le gouvernement égyptien a décidé d’appliquer la loi sur les zones économiques. Deux jours avant la conférence, le président Al-Sissi a approuvé cette loi, selon laquelle le gouvernement doit créer un organisme économique pour prendre en charge la finalisation des procédures d’investissement dans cette zone, selon les propos d’Achraf Salman, ministre de l’Investissement. « Nous avons cru au début avoir besoin d’une loi spéciale pour la zone, mais nous avons vite réalisé que la loi sur les zones économiques est adaptée à ce projet », explique Hani Sariyeddine, conseiller juridique du projet. « Nous avons toutefois proposé quelques modifications de la loi », ajoute-t-il. Avec entre autres, la réduction du nombre de représentants dans l’organisme, passant de 16 à 4 pour réduire la bureaucratie, ainsi que la permission à l’organisme de s’adresser au président de la République pour les questions urgentes. « Car c’est un projet stratégique », dit Sariyeddine.
Le conseiller juridique a également demandé une réduction à 10 % de la taxe sur les investissements dans cette zone. Mais « le ministre des Finances s’y est fortement opposé et a décidé de la fixer à 22,5 % », confie à Al-Ahram Hebdo un responsable au ministère de l’Investissement. La loi est donc finalisée, mais attend la création de l’organisme économique. « Le ministre de l’Investissement est alors en charge de ce dossier jusqu’à la formation de l’organisme », explique Salman.
Au cours de la conférence, l’Autorité générale du Canal de Suez a signé un mémorandum avec le ministère de l’Investissement pour la promotion du projet et des relations avec les investisseurs inquiets de l’approvisionnement en énergie. Mohab Mamich, président de l’Organisme du Canal, explique à ce sujet que « les stations mobiles et les énergies renouvelables sont une bonne alternative dont nous nous servons. Nous avons conclu des accords avec les deux ministères de l’Electricité et du Pétrole pour fournir l’énergie traditionnelle nécessaire à chaque projet », dit-il. Reste à voir l’application concrète du projet.
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