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Fermetures de sites Michelin en France: des centaines de manifestants, un ministre invectivé

AFP , Vendredi, 08 novembre 2024

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Les employés de Michelin se réunissent lors d’une manifestation devant l’usine Combaude de Michelin à Clermont-Ferrand, dans le centre de la France. Photo : AFP

Plusieurs centaines de salariés de Michelin ont manifesté vendredi dans l'ouest de la France contre les fermetures annoncées des sites de Vannes et Cholet, où le ministre de l'Industrie a été pris à partie verbalement par des employés en détresse.

Plus de 1.250 emplois au total sont menacés d'ici 2026.

Venu à Cholet, dans le département du Maine-et-Loire, notamment "pour être au contact et en soutien des salariés qui vivent un drame humain", le ministre délégué à l'Industrie, Marc Ferracci, est resté "trois minutes" devant l'usine, quittant les lieux peu avant 13h00 après un échange tendu, ont indiqué des syndicalistes.

"Je regrette profondément" la décision de fermer les sites de Cholet et de Vannes "comme je regrette la manière dont elle a été annoncée aux salariés", avait-il dit un peu plus tôt après un comité de pilotage avec des représentants syndicaux et des élus locaux.

Après le départ du ministre, plusieurs centaines de salariés ont défilé dans la zone industrielle de Cholet en scandant "50 ans pour nous user, 5 minutes pour nous virer" ou "il est beau le Bibendum (personnage dessiné à partir d'un empilement de pneus, symbole de la marque Michelin, NDLR), toujours le fric avant les hommes".

Dès le début de la matinée, des pneus avaient été enflammés devant le site, avec des banderoles ou inscriptions sur les murs évoquant les "vies brisées" et les "années à trimer pour se faire jeter".

Député de Cholet, membre du camp du président de la République Emmanuel Macron, Denis Masséglia, lui-même insulté vendredi par des salariés en colère, a dit comprendre ces "personnes qui ont exprimé leurs souffrances" en s'en prenant au ministre de l'Industrie.

"Des engagements ont été demandés à Michelin par le gouvernement", a souligné M. Ferracci, insistant sur "une indemnisation qui soit digne, avec des montants substantiels" et des reclassements faits en priorité dans le bassin d'emplois de Cholet.

"Non, M. Ferracci, nous ne sommes pas ici pour nous battre pour un chèque, nous sommes ici pour nous battre pour l'emploi", a lancé la secrétaire générale du syndicat CGT, Sophie Binet, venue dans la matinée à la rencontre des salariés à Vannes où quelque 300 emplois sont également sur la sellette.

A Vannes, dans le Morbihan, les salariés ont manifesté dès 6h30 pour demander le maintien des emplois en France. Un rassemblement de soutien était organisé à Clermont-Ferrand (centre), siège social de Michelin.

Marc Ferracci a indiqué que le gouvernement français allait publier "dans les prochaines semaines un plan d'urgence pour la filière automobile à l'échelle française et européenne".

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