Le cessez-le-feu entre Israël et Hamas dans la bande de Gaza tient toujours mardi, trois jours après son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump exprimant toutefois des doutes quant à sa solidité.
"Ce n'est pas notre guerre, c'est la leur. Mais je ne suis pas confiant", a répondu Trump à une journaliste qui lui demandait s'il pensait que les armes allaient se taire durablement entre les deux belligérants dans le territoire palestinien dévasté.
Donald Trump a exercé une intense pression sur les deux camps pour qu'un accord soit conclu avant son investiture.
A peine arrivé à la Maison Blanche lundi, le républicain a révoqué un décret de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'avait auparavant félicité, lui promettant "les plus beaux jours" des relations entre les deux pays dans les années à venir.
"Je pense que retravailler ensemble va porter l'alliance Etats-Unis-Israël à de plus hauts sommets encore", avait-il ajouté.
Plus jamais de menace
Netanyahu a également déclaré lundi vouloir s'assurer que la bande de Gaza "ne présente plus jamais de menace pour Israël", après avoir auparavant dit qu'il se réservait le droit de reprendre la guerre dans la bande.
Un premier échange de trois otages israéliennes, contre 90 détenus palestiniens avait marqué dimanche et lundi le début d'un long processus devant mettre fin à 15 mois de guerre.
Dès que les armes se sont tues, l'aide humanitaire a commencé à affluer dans la bande de Gaza, pendant que des milliers d'habitants se précipitaient pour retrouver leurs maisons.
Un total de 915 camions d'aide humanitaire sont entrés lundi dans le territoire palestinien, soit plus que le nombre fixé par l'accord de cessez-le-feu, a annoncé l'ONU.
La trêve initiale de 42 jours entre Israël et le Hamas est censée permettre un afflux d'aide humanitaire dans le territoire palestinien et prévoit l'entrée de 600 camions par jour.
Les prochaines libérations auront lieu samedi, selon un responsable du Hamas. D'après l'armée israélienne, "trois ou quatre femmes enlevées" seront libérées chaque semaine.
"Seulement des ruines"
Durant la première phase, 33 otages retenus à Gaza doivent être libérés en échange d'environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l'armée israélienne doit se retirer d'une partie du territoire.
Mais la suite du calendrier reste incertaine. Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir.
En attendant, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route depuis dimanche, au milieu d'un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d'immeubles éventrés.
"Nous sommes finalement chez nous. Il n'y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c'est notre maison", a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.
Même scène à Rafah, tout au sud. "Nous n'avons même pas pu trouver l'emplacement exact de nos maisons", a raconté Maria Gad El Haq, déplacée elle aussi par la guerre comme la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de Gaza.
Malgré les incertitudes, l'accord conclu le 15 janvier par l'intermédiaire de l'Egypte, du Qatar et des Etats-Unis nourrit l'espoir d'une paix durable dans le territoire palestinien, où la guerre avait été déclenchée le 7 octobre 2023.
Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.
Hamas a affirmé, lui, que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël. Lundi, il a déployé ses forces de sécurité dans la bande de Gaza, en tenue militaire ou en uniforme noir, selon des journalistes de l'AFP.
Au moins 46.913 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tuées dans la guerre israélienne contre Gaza, selon les données du ministère de la Santé de Gaza.
*Article modifié par Ahraminfo
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