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Le chef de l'AIEA attendu en Iran pour des discussions cruciales sur son programme nucléaire

AFP , Mercredi, 13 novembre 2024

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Archives : Un agent de sécurité vêtu d’un vêtement de protection à l’usine de conversion d’uranium située juste à l’extérieur d’Ispahan, en Iran. Photo : AP

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu mercredi 13 novembre en Iran, pour des discussions cruciales sur le programme nucléaire pacifique de la République islamique, avertissant la veille de son voyage que la marge de manoeuvre de Téhéran se réduisait.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, qui souhaite un allègement des sanctions contre son pays pour relancer l'économie, est favorable à de nouvelles négociations pour ranimer l'accord.

La visite intervient deux jours après les déclarations du nouveau ministre de la Défense d'Israël, ennemi juré de l'Iran, qui a prévenu que Téhéran était "plus exposé que jamais à des frappes sur ses installations nucléaires".

Israël accuse depuis des années l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran a toujours démenti.

"Les marges de manoeuvre commencent à rétrécir", a prévenu mardi Grossi dans un entretien à l'AFP, ajoutant qu'il était "impératif de trouver des moyens pour arriver à des solutions diplomatiques".

L'AIEA est autorisée à effectuer des inspections en Iran, a-t-il déclaré, "mais nous devons en voir plus. Compte tenu de l'ampleur, de la profondeur et de l'ambition du programme iranien, nous devons trouver des moyens de donner plus de visibilité à l'agence", a-t-il ajouté.

 Mise en garde de Trump 

La visite de Grossi intervient aussi une semaine après la victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump, artisan d'une politique dite de "pression maximale" à l'encontre de l'Iran durant son premier mandat (2017-2021).

Trump a assuré la semaine dernière qu'il ne cherchait pas à nuire à l'Iran et souhaitait au contraire que les Iraniens aient "un pays très prospère", tout en insistant sur le fait que Téhéran ne pouvait "pas avoir d'arme nucléaire".

En 2015, l'Iran et les grandes puissances incluant les Etats-Unis ont conclu à Vienne un accord, après 21 mois de négociations.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions internationales visant Téhéran en échange de garanties qu'il ne cherche pas à acquérir l'arme atomique.

Mais Trump a retiré unilatéralement son pays de l'accord en 2018 et rétabli les sanctions à l'encontre de l'Iran.

Depuis, l'Iran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies à 60%, proches des 90% nécessaires pour élaborer une arme atomique, selon l'AIEA. L'accord sur le nucléaire plafonnait ce taux à 3,65%.

C'est dans ce contexte que Grossi revient en Iran après une première visite cette année au mois de mai.

Dans un communiqué, l'AIEA a indiqué qu'il tiendrait "des réunions de haut niveau avec le gouvernement iranien" et mènerait "des discussions techniques sur tous les aspects".

Toutes les tentatives ont échoué ces dernières années avec les pays signataires (France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Russie et Chine).

L'Iran a fortement réduit depuis 2021 les inspections de ses sites nucléaires. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l'accréditation d'un groupe d'experts a été retirée.

Les bases du programme nucléaire pacifique de l'Iran remontent à la fin des années 1950, lorsque les Etats-Unis ont signé un accord de coopération civile avec le dirigeant iranien d'alors, Mohammad Reza Pahlavi.

En 1970, l'Iran a ratifié le Traité de non-prolifération (TNP), qui fait obligation aux Etats signataires de déclarer et placer leurs matières nucléaires sous le contrôle de l'AIEA.

Plusieurs responsables iraniens se sont publiquement interrogés ces dernières années sur la question de posséder une bombe nucléaire comme outil de dissuasion, dans un contexte de tensions exacerbées avec Israël, ennemi juré de la République islamique.

Israël est le seul pays au Moyen Orient qui possède des armes nucléaires et qui n'est pas signataire du TNP.

L'ayatollah Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989 et ultime décideur dans les dossiers sensibles du pays en particulier le nucléaire, a interdit dans un décret religieux (fatwa) tout recours à l'arme atomique.

*Article modifié par Ahraminfo

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