Un pompier se tient debout au milieu des débris qui ont brûlé sur le site de frappes aériennes israéliennes qui ont ciblé le quartier de Kafaat dans la banlieue sud de Beyrouth. Photo : AFP
Le Premier ministre libanais a accusé vendredi 1er novembre Israël de refuser tout cessez-le-feu avec le Hezbollah, après une série de frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth.
L'aviation israélienne a mené de nouvelles frappes au Liban, dont au moins dix frappes sur la banlieue sud de la capitale qui ont provoqué de fortes explosions et transformé des immeubles entiers en amas de gravats et de cendres fumantes.
Ces frappes sont survenues quelques heures après une visite à Jérusalem de deux émissaires américains qui ont tenté de négocier une issue à la guerre.
Le fait qu'Israël "ait de nouveau pris pour cible la banlieue sud de Beyrouth" et mené "des raids destructeurs, sont autant d'indicateurs qui confirment son refus de tous les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu", a déclaré le Premier ministre libanais, Najib Mikati.
Des bombardements ont aussi visé la région de Baalbeck (est), faisant au moins 52 morts et 72 blessés selon les autorités libanaises, et la ville de Tyr (sud).
Dans plusieurs localités proches de Baalbeck, des hommes et des femmes circulaient parmi les ruines de bâtiments, selon des images de l'AFPTV. "C'est une zone résidentielle, il n'y a rien de militaire ici", a déploré Ghassan al-Shal, un habitant de la région.
L'agence nationale d'information libanaise (Ani) a également signalé des frappes sur les régions de Bint Jbeil (sud) et d'Aley, à l'est de Beyrouth.
L'ONU reste au Liban
Après des frappes répétées sur Baalbeck et Tyr, deux villes classées au patrimoine mondial par l'Unesco, une responsable de l'ONU a dit craindre que la guerre n'affecte les sites antiques du pays.
"Le patrimoine culturel du Liban ne doit pas être une autre victime" du conflit, a prévenu la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.
L'armée israélienne multiplie depuis le 23 septembre les frappes aériennes au Liban, accompagnées depuis le 30 septembre d'une offensive terrestre dans le sud.
A quelques jours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reçu jeudi les émissaires américains Amos Hochstein et Brett McGurk.
Selon des médias israéliens citant des sources gouvernementales, les émissaires étaient porteurs d'un plan prévoyant un retrait du Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban, ainsi que le retrait de l'armée israélienne de cette région, dont le contrôle reviendrait à l'armée libanaise et aux Casques bleus de l'ONU.
Mais des responsables israéliens ont affirmé que les soldats ne se retireraient pas du sud du Liban avant un accord qui répondrait aux exigences de sécurité d'Israël.
Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a réaffirmé vendredi que les Casques bleus restaient bien en place au Liban, soulignant qu'"abandonner" leurs positions entraînerait le risque qu'elles soient "occupées par une partie ou une autre".
Au moins 1.900 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre à travers le Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
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