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Au Soudan du Sud, le camp de déplacés de Bentiu face à un énième fléau: les inondations

AFP , Samedi, 28 septembre 2024

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Nyeritea Kay Nakney et sa famille arrivent sur un canot à un site de personnes déplacées, à Bentiu. Photo : UNHCR

Un rectangle brun émerge des eaux qui recouvrent la région de Bentiu: protégée par d'impressionnantes digues, cette piste d'atterrissage est une bouée de sauvetage vitale dans cette zone reculée des confins du Soudan du Sud.

Tout près de là, un camp accueille environ 200.000 personnes, victimes des innombrables calamités qui ont frappé la région: la guerre civile qu'a traversée le Soudan du Sud entre 2013 et 2018, les combats qui font rage depuis 18 mois au Soudan voisin ou désormais les inondations, les pires depuis des décennies, qui ont détruit maisons, écoles, cultures et infrastructures.

Plus de 700.000 personnes ont été affectées par ces inondations dans 38 des 79 comtés du Soudan du Sud, selon l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha). Et la situation pourrait empirer le mois prochain.

L'Etat de l'Unité, où se trouve Bentiu, est l'une des régions les plus touchées mais aussi les plus isolées du pays.

Une équipe composée notamment d'ingénieurs militaires pakistanais travaillant auprès de la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Unmiss) a construit autour du camp des murs atteignant jusqu'à cinq mètres de haut pour le protéger.

L'équipe, qui travaille "nuit et jour" pour garder le mur intact, est aussi parvenue à installer plus de 120 km de digues, affirme son responsable Mohi Ud Din, le maire de la ville.

La piste d'atterrissage est le lieu le plus crucial de tous. Les rares routes étant régulièrement coupées par les eaux, c'est le seul moyen d'amener ici nourriture et autres fournitures essentielles.

- "Les toilettes débordent" -

"Les gens ne seraient pas là si (l'ONU) n'avait pas fait ces digues. C'est le seul endroit sûr", explique Tap Mach Dhieu, 43 ans.

Il est arrivé dans le camp il y a dix ans, fuyant le comté voisin de Panyijiar pendant la guerre civile après que des hommes armés ont "pillé toutes les vaches et brûlé les maisons".

Il vit des rations de nourritures du Programme alimentaire mondial (PAM), mais doit encore louer un canoë pour aller chercher du bois de cuisson. "On survit comme ça", raconte-t-il, en soulignant l'absence d'autorités.

Le gouvernement d'union nationale, qui réunit depuis 2020 le président Salva Kiir et le premier vice-président Riek Machar, les anciens rivaux qui ont mis le pays à feu et à sang, aide bien peu les millions de déplacés de la guerre.

Le camp, désormais géré par le gouvernement, est un havre précaire.

"Nous n'avons pas assez de nourriture, pas de place pour dormir, pas assez de sécurité", se plaint Julia Guot, mère de famille de 24 ans arrivée au camp il y a neuf ans.

Les maladies y sont un problème majeur, aggravé par l'eau stagnante, souligne David Garang, un bénévole médical.

"Toutes les toilettes débordent dans les abris. Il n'y a pas de nettoyage, pas de collecte des poubelles. La situation est effroyable et les gens souffrent réellement. Ce que je vois à court terme, c'est une flambée de nombreuses maladies", dit-il.

L'Unmiss n'assure plus que la sécurité des lieux, tâche cruciale dans cette région instable, avec un contingent de soldats ghanéens venus de la base de Leer, à 120 kilomètres au sud. "Si l'Unmiss part, la situ

 

 

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