Archives : La vente du Telegraph pourrait se situer entre 500 et 600 millions de livres. Photo : AFP
Plus de trois mois après l'échec du rachat du Telegraph par le fonds américano-émirati Redbird IMI, l'emblématique quotidien conservateur britannique se retrouve au centre d'intenses tractations pour trouver enfin un nouveau propriétaire.
D'après le Telegraph de lundi, une offre menée par l'ex-ministre des Finances Nadhim Zahawi, au sein de laquelle l'ex-Premier ministre (et ex-éditorialiste du journal) Boris Johnson pourrait tenir un rôle, fait partie d'une poignée d'offres "finalistes".
Dans un autre article, le journal considéré comme la Bible des "Tories", au pouvoir de 2010 jusqu'au mois dernier, évoque une autre offre menée par le propriétaire de fonds spéculatif Paul Marshall, également propriétaire du groupe de médias Unherd et de la chaine de télévision très à droite GB News, soutenu par le milliardaire américain Ken Griffin (du fonds Citadel).
Le Financial Times, qui cite des sources proches du dossier, cite également une offre du groupe de médias britannique National World.
Le processus de vente doit se prolonger jusqu'en septembre, d'après le FT, alors qu'il aura démarré environ un an plus tôt.
Fondé en 1855 et propriété depuis 2004 de la famille Barclay, The Telegraph avait été mis en vente en octobre par la banque britannique Lloyds, pour éponger de lourdes dettes d'environ 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d'euros).
Mais une coentreprise entre le fonds américain Redbird et le fonds d'investissement dans les médias d'Abou Dhabi (IMI), baptisée Redbird IMI, a passé fin 2023 un accord avec la famille Barclay pour rembourser sa dette, ce qui est chose faite depuis décembre dernier, et pour reprendre le groupe de médias.
Cette possible reprise par Redbird IMI et donc par une entité émiratie avait toutefois suscité de vives inquiétudes au sein du gouvernement conservateur de l'époque mais aussi des défenseurs de la liberté de la presse.
L'entité, dirigée par Jeff Zucker, l'ex-patron de la chaine américaine CNN, assurait que le fonds émirati serait un "investisseur passif".
Mais Redbird IMI avait abandonné fin avril son projet polémique et essaie à présent de récupérer ses fonds.
Des porte-parole de Redbird IMI, du Telegraph, ou de Ken Griffin n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires de l'AFP.
Lien court: