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La police britannique sur le qui-vive face au risque de nouvelles émeutes

AFP , Mercredi, 07 août 2024

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Des policiers affrontent des manifestants lors de la manifestation 'Enough is Enough' organisée par des militants d’extrême droite à Bristol. Photo : AFP

Les forces de l'ordre sont sur le qui-vive mercredi au Royaume-Uni, face à de nouveaux appels à manifester venant de l'extrême droite qui font craindre des violences, plus d'une semaine après le début des émeutes en réaction au meurtre de trois fillettes.

Si la soirée de mardi s'est déroulée dans le calme, les autorités surveillent une trentaine d'appels à des rassemblements devant des centres ou cabinets d'avocats apportant une assistance juridique aux immigrés et demandeurs d'asile.

La Law Society of England and Wales a dénoncé "une attaque directe" sur la profession qu'elle représente, tandis que la ministre de la Justice, Shabana Mahmood, a dénoncé des menaces "inacceptables" sur les avocats.

Elle a averti ceux qui prendraient part à de telles actions qu'ils "rejoindraient les centaines d'autres qui ont déjà été arrêtés".

Environ 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des heurts et une centaine de personnes ont été inculpées. Des poursuites pour terrorisme sont même envisagées.

Présenté par les médias comme le premier casseur incarcéré dans le cadre des pires émeutes au Royaume-Uni depuis 2011, un jeune homme de 18 ans a été condamné mardi à Manchester à deux mois de prison pour avoir brisé la vitre d'une voiture de police dans la ville de Bolton dimanche.

A Belfast, en Irlande du Nord, la soirée de mardi a été émaillée d'incidents racistes et la police a arrêté six personnes âgées de 14 à 41 ans.

Le personnel d'un magasin a été la cible d'injures racistes de la part de jeunes gens et un adolescent de 15 ans a été agressé et légèrement blessé au visage, selon la police.

Parmi les autres incidents signalés, des dégradations contre des habitations ou des voitures, ainsi que des incendies de poubelles, et une voiture a foncé sur un magasin, endommageant le rideau métallique.

- "Haine et division" -

A l'issue d'une nouvelle réunion de crise mardi soir, le Premier ministre Keir Starmer, ancien chef du parquet en Angleterre et au Pays de Galles, a affirmé qu'il s'attendait à des peines "lourdes" pour les émeutiers et a assuré que sa priorité était que la sécurité de la population soit assurée.

Tensions et craintes sont telles que dans le nord de l'Angleterre la police a pris les devants et indiqué qu'un lieu ciblé par un appel à manifester correspondait en fait au domicile d'une personne âgée.

Dès mardi en fin de journée, la police de Londres a averti qu'elle avait "tous les pouvoirs, tactiques et outils disponibles pour empêcher de nouvelles scènes de désordre".

Le gouvernement a indiqué qu'une "armée" de réserve comptant au total 6.000 policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre serait sur pied cette semaine et que 567 places de prison seraient disponibles pour incarcérer les fauteurs de troubles.

- Mosquées ciblées -

Voilà maintenant une semaine que le Royaume-Uni est confronté à des scènes de violences racistes, après la circulation d'informations en partie démenties sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse où trois enfants de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Le suspect a été présenté comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et sa famille est selon les médias britanniques originaire du Rwanda.

Depuis, mosquées et hôtels ont été pris pour cible, lors de heurts qui ont fait des dizaines de blessés dans les rangs des forces de l'ordre.

Un sondage Savanta publié mercredi et réalisé auprès de 2.244 personnes montre que 67% des Britanniques s'inquiètent de la montée de l'extrême droite dans le pays.

Accusé d'attiser les violences sur les réseaux sociaux depuis ses vacances à Chypre, Tommy Robinson, figure de l'extrême droite britannique dont le prénom a été scandé lorsque les heurts ont démarré il y a une semaine, est surveillé de près par les autorités.

"Nous sommes en contact avec la police britannique", a indiqué mercredi un porte-parole de la police chypriote, "et s'ils ont besoin de notre assistance, nous sommes prêts à les aider".

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