Selon la chaîne Channel 12, cette explosion de colère est survenue après que Netanyahu a dit à Biden qu’Israël poursuivait les négociations sur un accord de cessez-le-feu avec le Hamas et qu’il enverrait bientôt une délégation pour reprendre les pourparlers.

« Ne prenez pas le président (américain) pour acquis », aurait déclaré Biden à la fin de la conversation de jeudi.

Le bureau de Netanyahu a répondu au rapport de samedi en déclarant que le Premier ministre « n’intervient pas dans la politique américaine et travaillera avec celui qui sera élu président, et s’attend à ce que les Américains n’interviennent pas non plus dans la politique israélienne ».

Pendant ce temps, le New York Times a rapporté que Biden avait déclaré lors de l’appel que l’assassinat mercredi du chef du Hamas Ismail Haniyeh en Iran était « mal chronométré », survenant « exactement au moment où les Américains espéraient être la fin » des négociations pour un cessez-le-feu et un accord de libération des captifs.

Biden avait précédemment accusé Netanyahu d’avoir prolongé la guerre à Gaza pour rester au pouvoir.

Interrogé dans une interview au magazine Time publiée à la question de savoir s'il confirmait avoir fait ces déclarations, Biden a déclaré : « Il y a toutes les raisons pour que les gens tirent cette conclusion. »

De plus, de hauts responsables israéliens, dont le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de l'armée Herzi Halevi, auraient déclaré samedi soir à Netanyahou que son insistance sur de « nouvelles conditions » saboterait l'accord de cessez-le-feu actuellement en négociation.

La chaîne d'information Channel 12 a cité Halevi et Gallant accusant Netanyahou d'être bien conscient que ces nouvelles conditions qu'il exige, qui auraient été incluses dans une proposition israélienne mise à jour, condamneraient l'accord.

La nouvelle proposition exigerait la mise en place d'un mécanisme d'inspection pour s'assurer que les combattants du Hamas ne puissent pas se déplacer vers le nord de Gaza, garder le contrôle d'Israël sur la frontière entre Gaza et l'Égypte, connue sous le nom de corridor de Philadelphie, pendant la première phase de l'accord, et insister pour qu'Israël reçoive une liste de toutes les personnes vivantes. Selon le Times of Israel, le Hamas libérera les prisonniers dans le cadre de l’accord.

Or, aucune de ces exigences ne figurait dans la proposition israélienne révélée publiquement par le président américain Joe Biden le 31 mai.

« Il n’y a aucune considération sécuritaire qui justifie de retarder l’accord. Puisque nous parlons franchement, ces tergiversations ne peuvent être bénéfiques », aurait déclaré Gallant à Netanyahou lors d’une réunion de sécurité de haut niveau mercredi soir.