Le président du Congrès national africain (ANC) Cyril Ramaphosa s’adresse aux membres du parlement après avoir été annoncé président de l’Afrique du Sud après le vote des députés lors de la première séance du nouveau parlement sud-africain au Cap. Photo : AFP
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, réélu vendredi pour un second mandat, va former un gouvernement de coalition "inclusif" après la perte de la majorité absolue de son parti au parlement, a annoncé samedi l'ANC.
Le parti du Congrès national africain (ANC) a trouvé vendredi un accord de gouvernement inédit avec le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA, libéral), le parti nationaliste zoulou Inkhata (IFP) et d'autres petites formations, après les législatives du 24 mai qui ont marqué un tournant historique en mettant fin à trente ans d'hégémonie de l'ANC.
Selon l'ANC, Ramaphosa devrait annoncer un "gouvernement d'union nationale inclusif". Le parti de Nelson Mandela s'est dit "prêt à mettre de côté nos divergences politiques, à trouver des moyens innovants pour travailler ensemble dans l'intérêt de notre nation".
La semaine dernière, le président Ramaphosa a invité tous les partis à "travailler ensemble" pour former un "gouvernement d'union nationale", référence à la formule trouvée à la sortie de l'apartheid unissant le premier président noir Nelson Mandela au dernier président blanc, Frederik de Klerk.
Depuis plusieurs jours, une troïka ANC-DA-IFP s'était dessinée, en dépit de tiraillements sur la gauche de l'ANC, qui voyait d'un mauvais oeil une alliance avec la DA, appréciée par le monde des affaires mais qui reste largement perçue comme le parti des Blancs et opposé au poids des aides sociales sur le budget notamment.
Des Sud-Africains continuent d'exprimer leur scepticisme concernant l'accord de gouvernement scellé vendredi, en particulier l'accord entre l'ANC et la DA, deux partis qui s'opposent farouchement depuis de longues années.
La réélection de Cyril Ramaphosa, 71 ans, a été saluée samedi par de nombreux pays, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Ukraine, le Zimbabwe voisin, et par la Commission européenne.
L'investiture du chef de l'Etat devrait se dérouler mercredi à Pretoria, selon une source gouvernementale.
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