Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé, mardi 2 janvier, que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 22 185 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre. La grande majorité des victimes sont des femmes, des adolescents et des enfants.
Ce bilan comprend les 207 personnes tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère, qui a aussi fait état de 57 035 personnes blessées depuis le 7 octobre.
Alors que la guerre a atteint, mardi, son 88 ème jour, des combats continaient à opposer, mardi, l'armée israélienne aux combattants palestiniens au milieu des ruines de Gaza lourdement bombardée, entraînant de nouvelles souffrances pour les Palestiniens du territoire assiégé.
L'armée israélienne pilonne sans relâche le petit territoire où 129 personnes sur les quelque 250 prises en otage le 7 octobre par le Hamas sont toujours retenues à Gaza.
Malgré les demandes pressantes de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu, le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a déclaré lundi que l'armée se préparait à des "combats prolongés" qui devraient durer "tout au long de l'année".
Sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord).
Des combats ont également été signalés dans les zones d'al-Maghazi et de Bureij, ainsi qu'à Khan Younès, d'où s'élevaient mardi matin d'épais panaches de fumée. Cette grande ville du sud du territoire est devenue l'épicentre des opérations de l'armée israélienne.
L'armée a par ailleurs annoncé mardi avoir tué "des dizaines de terroristes" ces derniers jours à Gaza où elle dit avoir découvert et détruit "des entrées de tunnels".
"C'est la pire année de notre vie", a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans, habitant de Gaza, à propos de 2023. "Chaque jour ressemble au précédent: bombardements, morts et massacres.
La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans le territoire palestinien placé par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.
Elle a aussi coûté la vie à 173 soldats israéliens, tués à l'intérieur de Gaza. Mardi, l'armée a annoncé l'ouverture d'une enquête visant l'un de ses soldats, soupçonné d'avoir ouvert le feu sur un détenu palestinien.
Lundi soir, le gouvernement hongrois a annoncé la mort d'Ilan Weiss, qui avait disparu après l'attaque du 7 octobre et dont la dépouille vient d'être découverte.
Conditions "désespérantes"
Des témoins dans le nord de Gaza ont déclaré lundi à l'AFP qu'ils avaient vu les forces israéliennes quitter plusieurs zones dans et autour de la ville de Gaza, suggérant probablement un redéploiement plutôt qu'un retrait permanent.
Les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza -- dont 85% ont été déplacés selon l'ONU -- sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments.
Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire, les camions d'aide entrent au compte-gouttes.
Dans la ville frontalière de Rafah (sud), Mostafa Shennar, 43 ans, originaire de la ville de Gaza, a déclaré à l'AFP que les conditions de vie étaient "tout simplement désespérantes".
Les efforts internationaux, notamment de l'Egypte et du Qatar, pour arracher une nouvelle trêve, ne se sont pas, à ce stade, concrétisés. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée.
Outre la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée a elle aussi connu une flambée des violences, avec plus de 300 Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons depuis le mois d'octobre.
Mardi, quatre Palestiniens ont été tués lors d'une incursion de l'armée israélienne dans la localité d'Azzoun. Selon l'agence palestinienne Wafa, ils ont été tués lors d'affrontements avec une force israélienne.
Dans la nuit de lundi à mardi, Israël a mené des raids autour de plusieurs villes de Cisjordanie occupée dont Ramallah, Jéricho ou encore Jénine.
L'ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a annoncé lundi que 2023 avait été l'année la plus violente jamais enregistrée pour les attaques de colons dans le territoire occupé par Israël depuis 1967, "tant en termes de nombre d'incidents que de gravité".
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