Les dirigeants mondiaux se sont réunis à New York les 22 et 23 septembre pour « le Sommet de l’avenir », tenu en marge des réunions de haut niveau de la session en cours de l’Assemblée générale des Nations-Unies. En amont de l’événement, l’Egypte a travaillé en étroite collaboration avec les Etats membres pour déterminer les résultats. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Emigration et des Expatriés égyptiens, Badr Abdelatty, a prononcé le discours de l’Egypte lors du Sommet de l’avenir. Il a déclaré que des efforts devraient être réalisés pour renforcer le multilatéralisme et réformer les institutions internationales, afin de permettre d’atteindre le plus rapidement possible les Objectifs de développement durable. « Nous ne pouvons pas créer d’avenir adapté à nos petits-enfants avec des systèmes construits pour nos ancêtres », a de son côté déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Et d’ajouter : « Ce sommet est une pierre angulaire de la vision Notre Agenda commun, dévoilée pour la première fois en septembre 2021. Cet agenda appelle à de vastes engagements pour réformer et renforcer le système international, dans le but de relever les défis émergents tels que le changement climatique, les inégalités technologiques et l’érosion du multilatéralisme ».
Cinq axes
Ainsi, le sommet réunissant les dirigeants du monde, ainsi que les dirigeants de la société civile et les jeunes militants a abordé cinq axes principaux : développement et financement durables, paix et sécurité, un avenir numérique pour tous, jeunesse et générations futures, et gouvernance mondiale. A ces axes s’ajoutent des thèmes dits « transversaux » qui touchent à l’ensemble du travail de l’ONU, notamment les droits de l’homme, l’égalité des sexes et la crise climatique, ont été aussi sur la table des discussions. A la fin de ce sommet, les Etats membres des Nations-Unies ont adopté trois documents fondamentaux : la Charte de l’avenir, la Déclaration sur les générations futures et la Charte numérique mondiale. « Ce sommet est une tentative sérieuse, et peut-être l’une des dernières tentatives, pour sauver le système mondial actuel et ses institutions chargées de la paix, de la sécurité et du développement », a déclaré Mahmoud Mohieddine, envoyé spécial des Nations-Unies pour le financement du développement durable 2030.
Le document principal du sommet, connu sous le nom de Charte pour l’avenir, représente un engagement des pays à utiliser tous les outils disponibles au niveau mondial pour résoudre les problèmes qui entravent les programmes de développement, en mettant particulièrement l’accent sur l’élimination de la faim et de la pauvreté, la réduction des inégalités et le renforcement des ambitions en matière de lutte contre les changements climatiques. Les discussions ont abordé les réformes économiques visant à rendre les banques multilatérales de développement plus grandes, meilleures et plus audacieuses, et les propositions de taxes de solidarité mondiale pour aider à financer les investissements mondiaux sous-financés d’une manière équitable et transparente.
Le deuxième document approuvé propose une charte numérique mondiale visant à aborder les enjeux actuels, tels que la transformation numérique et l’intelligence artificielle. Ce document a pour objectif de faire le point sur les avancées rapides de la technologie et de la science, qui offrent un grand potentiel pour un avenir plus prospère, mais qui représentent également des menaces qui doivent être gérées avec soin par le biais d’approches multilatérales. Cette charte a pour objectif d’accroître la confiance en Internet, de définir les responsabilités en matière de contenus discriminatoires et trompeurs, d’évaluer les conséquences de l’utilisation de l’intelligence artificielle susceptible d’aggraver les divisions au sein des nations et entre elles. Elle préconise également la création d’une commission scientifique internationale dédiée à l’intelligence artificielle, ainsi qu’un dialogue mondial annuel sur la gouvernance de cette technologie, afin d’établir des normes universelles bénéfiques pour tous d’ici 2030.
Investir dans les générations futures
Le troisième document qui a été adopté lors du sommet est la Déclaration sur les générations futures. Outre les engagements visant à mettre fin aux inégalités, à fournir une éducation de qualité pour tous et à garantir une planification à long terme, la déclaration propose un nouvel ajout à l’ONU : le poste d’« Envoyé spécial pour les générations futures ». Ce poste est chargé de plaider dans l’ensemble du système des Nations-Unies pour mieux penser à long terme et de partager les conclusions du soi-disant UN Futures Lab, l’une des branches de recherche de l’organisation.
Les voix des jeunes étaient présentes au sommet. Le Forum mondial de la jeunesse a participé au Sommet de l’avenir après avoir obtenu une accréditation spéciale lui permettant de participer aux sessions officielles du sommet. Selon les experts, le Forum mondial de la jeunesse est devenu une importante plateforme de dialogue entre la jeunesse égyptienne et la jeunesse de différents pays du monde. Des séminaires et des événements parallèles sont organisés. Les organisateurs du sommet ont souligné que la clôture de l’événement ne marquera pas la fin des discussions. Michele Griffin, directrice des politiques du sommet, a déclaré : « La plupart des graines que nous plantons lors de ce sommet prendront un certain temps à pousser et à s’épanouir ». Et de conclure : « Nous devons tous nous impliquer pour demander aux gouvernements de respecter leurs engagements sur la scène internationale ».
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