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Une longue histoire d’hostilité

Ghada Ismail , Mercredi, 14 août 2024

Depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran et Israël entretiennent des relations extrêmement tendues. Voici les étapes les plus importantes de leur animosité.

Une longue histoire d’hostilité

1979

La Révolution islamique en Iran renverse le chah Mohammad Reza Pahlavi, un allié de l’Occident, qui considérait Israël comme un partenaire, et établit un nouveau régime théocratique qui considère l’opposition à Israël comme une nécessité idéologique.

1980

Pendant l’invasion israélienne du Liban, les Gardiens de la Révolution iraniens collaborent avec des musulmans chiites pour fonder le Hezbollah, un groupe armé libanais. Israël considère ensuite ce mouvement comme la principale menace à ses frontières.

1983

Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, recourt à des attentats-suicides pour expulser les forces occidentales et israéliennes du Liban. En novembre, une voiture chargée d’explosifs attaque le quartier général de l’armée israélienne. Israël se retire ensuite de la majeure partie du Liban.

1992-1994

L’Argentine et Israël accusent l’Iran et le Hezbollah d’être responsables de deux attentats-suicides visant l’ambassade d’Israël à Buenos Aires en 1992 et le centre juif de la ville en 1994, qui ont fait des dizaines de morts. L’Iran et le Hezbollah nient toute responsabilité.

2002

La découverte du programme secret d’enrichissement de l’uranium par l’Iran suscite des inquiétudes quant à la possibilité que Téhéran cherche à fabriquer une arme nucléaire. Téhéran dément. Israël appelle à prendre des mesures strictes contre Téhéran.

2006

Israël mène une guerre d’un mois contre le Hezbollah au Liban, sans réussir à écraser ce groupe lourdement armé.

2009

Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, qualifie Israël de « cancer dangereux et mortel ».

2010

— Le virus informatique Stuxnet, développé par les Etats-Unis et Israël, est utilisé pour attaquer une installation d’enrichissement d’uranium sur le site nucléaire de Natanz en Iran. Il s’agit de la première cyberattaque publiquement connue contre des équipements industriels.

— Le 12 janvier, le physicien iranien Massoud Ali Mohammadi, spécialiste du nucléaire, est tué à Téhéran par une bombe actionnée à distance. Les autorités iraniennes accusent les services secrets israéliens d’avoir assassiné le scientifique.

2012

Le scientifique nucléaire iranien Mostafa Ahmadi Roshan est tué dans l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture à Téhéran. Un responsable accuse Israël d’être responsable de ce crime.

2018

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, salue le retrait du président américain Donald Trump de l’accord nucléaire iranien avec les puissances mondiales. Netanyahu qualifie la décision de Trump de « décision historique ».

2020

Israël salue l’assassinat du général Qassem Soleimani lors d’une frappe américaine par drone à Bagdad. L’Iran répond en menant des attaques à la roquette contre des bases en Iraq abritant des troupes américaines, blessant environ 100 soldats américains.

2021

L’Iran accuse Israël d’être responsable du meurtre du scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh, considéré par les services de renseignement occidentaux comme le principal responsable du programme secret iranien de fabrication d’armes nucléaires.

2022

Le président américain, Joe Biden, et le premier ministre israélien Yaïr Lapid signent un accord par lequel ils s’engagent à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.

2024

Le 1er avril, des frappes imputées à Israël contre le consulat iranien en Syrie tuent 7 personnes, dont deux généraux des Gardiens de la Révolution. L’Iran réagit en lançant des tirs de drones et de missiles le 13 avril, dans une attaque directe sans précédent contre le territoire israélien. Israël réplique le 19 avril en lançant une attaque de drones près de la base militaire d’Ispahan, au centre de l’Iran. Le 31 juillet, un nouveau cycle d’escalade commence : le Hamas déclare qu’une frappe israélienne à Téhéran avait tué Ismaïl Haniyeh, qui se trouvait en Iran pour l’investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian.

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