Un réseau de zones urbaines
Bien que Marsa Matrouh soit le deuxième plus grand gouvernorat en termes de superficie, il est habité par environ 0,5 % de la population totale de l’Egypte, avec une zone habitée estimée à seulement 1 % de la superficie du gouvernorat. L’un des objectifs stratégiques du développement régional de la Côte-Nord ouest est d’y installer 5 millions d’habitants (5 % de la population).
L’idée du projet repose sur la création de cinq nouvelles villes durables et intelligentes de quatrième génération pour attirer des millions d’habitants et réaliser un développement urbain intégré, car la région est l’une des mieux adaptées pour répondre à l’augmentation de la population. Chacune de ces nouvelles villes possède une base économique, comprend des zones logistiques et est reliée à un réseau de routes nationales, ainsi qu’à divers moyens de transport, favorisant ainsi la communication et l’interconnexion entre les communautés urbaines.
La nouvelle ville d’Al-Alamein est la première de la quatrième génération de villes nouvelles en Egypte, axée sur l’utilisation de sources d’énergies renouvelables. Elle intègre de diverses activités (industrielles, résidentielles, touristiques, éducatives, etc.), ce qui en fait un lieu propice à la vie durant toute l’année, non seulement en été. Etablie sur une superficie de 88 000 feddans, à environ 10 km de la côte méditerranéenne, la nouvelle ville d’Al-Alamein est devenue une icône du développement tout au long de la Côte-Nord. La première phase du projet couvre une superficie de 14 000 feddans. Le plan d’aménagement urbain vise également à placer la ville de Ras Al-Hikma sur la carte touristique mondiale dans les cinq prochaines années en tant que destination touristique de premier plan en Méditerranée, grâce à ses plages chaudes en hiver. Le gouvernement travaille actuellement à finaliser le plan de développement de la ville, qui sera la deuxième à être développée dans le cadre du plan de développement de la Côte-Nord ouest grâce à un partenariat avec des entités internationales.
Le projet de développement de la Côte-Nord ouest inclura également la création d’un centre d’artisanat, la mise en place d’une ville olympique et l’établissement de nouvelles écoles et facultés couvrant tous les niveaux d’enseignement.
Atouts touristiques et culturels
La Côte-Nord ouest présente de nombreux attraits pour divers types de tourisme. Le tourisme balnéaire s’étend sur environ 400 km tout au long de la Côte-Nord ouest, de l’ouest d’Alexandrie jusqu’aux frontières avec la Libye. Cette côte abrite une variété de villages touristiques adaptés à tous les goûts. Le tourisme médical attire des milliers de personnes qui viennent se soigner sous le soleil et sur le sable de l’oasis de Siwa, réputée pour ses vertus curatives naturelles. L’écotourisme est promu à travers les réserves d’Al-Amid, de Siwa et de Salloum, ainsi que le tourisme de safari qui traverse le Désert blanc, les oasis de Bahariya, les dunes du Désert occidental jusqu’à la région de l’oasis de Siwa, tout au long de l’axe de safari d’Al-Alamein-Ras Al-Hikma-Sidi Barrani-Salloum.
La Côte-Nord ouest regorge également de sites touristiques culturels et historiques, tels que les cimetières du Commonwealth, italien et allemand, témoins des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Les musées militaires d’Al-Alamein, à Alamein, et de Rommel, à Marsa Matrouh, relatent les événements et les personnalités de cette période. La région abrite également des tombeaux et temples pharaoniques au coeur du désert, notamment dans l’ancienne ville de Chali à Siwa.
Gestion durable de l’eau et de l’énergie
Pour optimiser l’utilisation des ressources de la région côtière nord, l’Etat s’attache à exploiter les zones situées au sud de la bande côtière, d’Al-Alamein à Salloum, proche de la frontière avec la Libye, en réhabilitant des millions de feddans grâce à l’eau de pluie, aux eaux souterraines, au dessalement de l’eau de mer et au traitement des eaux usées agricoles. La région dispose de ressources en eaux souterraines dans l’arrière-pays désertique et dans les zones côtières où l’eau de pluie est abondante, en plus de l’irrigation provenant du Nil via le canal Hammam. Ces ressources permettent de cultiver environ 148 000 feddans. Des plans sont également prévus pour cultiver 150 000 feddans à Al-Mughra et 30 000 à Siwa, en fonction des ressources en eaux souterraines et des systèmes d’irrigation disponibles.
Cependant, ces ressources en eau sont jugées insuffisantes pour réhabiliter toutes ces terres. Ainsi, le projet de développement de la Côte-Nord ouest vise à résoudre les problèmes de pénurie d’eau et d’énergie pour soutenir les projets de réhabilitation agricole.
L’utilisation de ressources d’énergies nouvelles et renouvelables sera encouragée, notamment le dessalement de l’eau de mer, visant à atteindre l’autosuffisance en cette ressource. La Côte-Nord possède la deuxième plus grande zone d’ensoleillement du pays, tandis que l’énergie nucléaire jouera également un rôle croissant, en particulier suite aux avancées réalisées dans le projet du réacteur nucléaire à Dabaa.
Ports et zones logistiques
Le gouvernement accorde une grande importance au développement des ports de la région afin d’améliorer sa connectivité avec le monde extérieur et de soutenir les échanges commerciaux en lien avec l’activité économique actuelle et prévue dans le cadre du plan de développement global.
Parmi les ports les plus importants de la Côte-Nord ouest figure celui de Jarjoub, situé dans la ville d’Al-Néguila à 70 km à l’ouest de Marsa Matrouh. Considéré comme le port le plus proche des côtes européennes, Jarjoub relie ainsi les continents d’Europe et d’Afrique. Le projet portuaire et urbain de Jarjoub est mis en oeuvre par une alliance de 16 entreprises internationales, pour un coût estimé à 10 milliards de dollars. Il comprend une zone logistique de 2 000 feddans, ainsi que des installations pour l’élevage de volailles et de poissons.
La Côte-Nord ouest abritera également des zones industrielles et logistiques, une zone technologique, un centre financier et commercial, ainsi qu’une série de ports (en plus du principal port polyvalent) destinés à servir la zone industrielle, faciliter les opérations d’exportation et créer environ 30 000 opportunités d’emploi.
Des ports terrestres et secs ont également été créés et développés dans la région pour réduire le temps d’entrée des navires transportant des marchandises dans le port maritime. Parmi ces ports terrestres, le gouvernement a particulièrement développé celui de Salloum, d’une superficie de 286 feddans. Ce port comprend 41 bâtiments, des parkings pour véhicules privés et de transport, un salon VIP, une salle des douanes, une aire de repos pour les agences de sécurité (ambulances et casernes de pompiers), des entrepôts et des hangars pour le stockage, ainsi que des réfrigérateurs (zone logistique). Il est équipé de routes couvrant une superficie de 400 000 m2 et comporte des réseaux et des installations pour l’eau et l’électricité, une usine de dessalement de l’eau de mer et une usine de traitement des eaux usées.
Réseau routier et de transport pour stimuler l’économie
Les villes et complexes urbains et industriels nécessitent un vaste réseau de routes et de ponts pour relier la région aux zones environnantes. Le gouvernement a mis en oeuvre des dizaines de projets visant à renforcer les réseaux routiers et les infrastructures tout au long de la Côte-Nord, bénéficiant ainsi à toute la région et attirant des investissements étrangers et locaux qui généreront des revenus. Parmi les axes principaux, on trouve l’axe « la dépression Al-Qattara », partant de la route Le Caire-Alexandrie vers l’est sur une longueur de 220 km, atteignant Ras Al-Hikma, avec des ramifications vers Al-Barqan, Al-Hammam, Al-Alamein, Al-Dabaa et Fouka. Ce réseau relie également la région côtière nord-ouest aux gouvernorats de Haute-Egypte via un nouveau réseau d’axes transversaux, notamment l’axe d’Al-Bahnasa (à Minya)-l’oasis de Bahariya-Siwa-Jarjoub à la frontière libyenne et Assiout-Farafra-Aïn Dalla-Siwa.
Le plan pour développer les infrastructures routières tout au long de la Côte-Nord comprend également la mise en oeuvre d’une ligne de train à grande vitesse sur la route côtière internationale, d’une longueur d’environ 675 km. Des gares ferroviaires s’étendront d’Al-Aïn-Sokhna, sur la mer Rouge (à l’est du pays), vers l’ouest jusqu’à Marsa Matrouh. La première phase de la ligne de train à grande vitesse couvre la distance de Ras Al-Hikma à Borg Al-Arab, sur une longueur de 180 km.
Ce réseau de train électrique est destiné à couvrir toutes les régions du pays, ainsi que des corridors de développement desservant les nouvelles et anciennes zones urbaines et industrielles. Il contribuera à créer des pôles logistiques reliant la mer Rouge à la Méditerranée, le nord au sud du pays, ainsi qu’à relier les zones industrielles aux ports maritimes et les zones de développement agricole moderne aux zones de consommation et aux ports d’exportation. Le réseau de train à grande vitesse favorisera également la liaison avec les zones touristiques, permettant la diversité des programmes touristiques au sein d’un même voyage, et contribuera à l’intégration avec les aéroports, les ports maritimes et les routes terrestres pour servir les objectifs de développement urbain durable tout en réduisant l’impact environnemental.
Ressources naturelles
La Côte-Nord ouest possède de nombreuses ressources extractives qui favorisent l’implantation d’industries primaires et secondaires. Parmi les ressources les plus importantes figurent le calcaire de moyenne et haute pureté, l’argile, la bentonite, la dolomite, le gypse et le sable de quartz. Ces matériaux sont essentiels pour l’industrie des matériaux de construction, ainsi que le sel gemme hautement purifié, ayant une grande valeur économique. En plus, la région comprend des zones d’exploration et d’extraction pétrolières à proximité de la dépression Al-Qattara, avec des activités d’exploration du pétrole et du gaz naturel.
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