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A Qalioubiya, des silos à l’ancienne et d’autres ultramodernes

May Atta , Mardi, 14 mai 2024

Le gouvernorat de Qalioubiya renferme deux types de silos à blé, les classiques et les modernes. Avec pour chacun son propre système de fonctionnement. Reportage.

A Qalioubiya, des silos à l’ancienne et d’autres ultramodernes
(Photo : Ahmed Agamy)

Lieu : les silos à blé au gouvernorat de Qalioubiya. Date : une semaine après la moisson de blé. Il est midi. On peut apercevoir, de loin, les nuées d’oiseaux et de pigeons volant autour des bâtiments de stockage de blé, alors que des dizaines de camions chargés de blé y entrent et puis en ressortent vides. Selon Ahmad Al-Essaoui, chef exécutif de la Compagnie des moulins et boulangeries du Nord du Caire, « le gouvernorat de Qalioubiya conserve environ 300 000 tonnes de blé sur les 3 millions de tonnes conservées dans les silos publics. Ce gouvernorat renferme environ 4 silos et 8 hangars et bunkers de blé ». Et d’ajouter : « Les silos sont des structures cylindriques en acier qui peuvent conserver le blé de 9 à 12 mois. Tandis que les hangars et les bunkers sont construits en ciment pour une consommation rapide avec une durée de stockage qui ne dépasse pas les trois mois. Mais tous sont équipés de ventilateurs pour l’aération du blé », explique-t-il.

Il existe deux types de silos dans ce gouvernorat : les silos classiques et les silos contrôlés par le système de contrôle PLC. Tout d’abord, on a visité le silo d’Al-Hoda contrôlé par un système classique. Construit en 2010, ce silo renferme deux cellules cylindriques et reçoit seulement le blé égyptien. Chaque cellule est d’une hauteur de 12 mètres et peut contenir 3 000 tonnes de blé par cellule. Le travail commence dans ce silo comme dans les autres avec la période de la moisson du blé qui s’étend du 15 avril au 15 août. Durant cette période, les camions chargés du blé remplissent la cour du silo.

« Un comité formé de membres des ministères de l’Approvisionnement et de l’Agriculture est chargé de recevoir le blé et de l’évaluer avant de commencer le processus de stockage. Dès son entrée au silo, le camion est pesé. Ensuite, un employé prend un échantillon du blé de chaque sac pour examiner sa qualité. Puis, le camion doit être pesé vide pour indiquer le poids net du blé. Le blé qui renferme des insectes, de la poussière et des cailloux, ou le blé humide, est systématiquement refusé », explique Manal Ihsan, sous-secrétaire du ministère de l’Approvisionnement et membre du comité. Elle souligne : « On classifie le blé en trois degrés selon le taux des impuretés, comme la paille et l’argile. Les impuretés de premier degré n’excèdent pas les 2 %, 4 % pour le deuxième degré et 6 % pour le troisième. Le prix sera ensuite précisé selon cette classification ».

Quant aux hangars, le système de stockage est plus simple que les silos. C’est le bulldozer qui transporte le blé à l’intérieur ou à l’extérieur du hangar et du bunker. En revanche, pour le blé destiné au silo, le grain est versé du camion dans une fosse de réception. « Une fois que le blé est versé dans la fosse, un tamis rotatif commence à tourner pour séparer les différentes matières fines ou grossières. Puis un aspirateur relié à un filtre élimine les déchets. Ensuite, un convoyeur en sous-sol amène le grain vers l’élévateur à godets dans la tour de manutention. En haut, un autre convoyeur effectue la répartition dans les cellules de stockage. On met des capsules chimiques dans les cellules, afin de lutter contre les insectes et l’humidité. Pour la reprise et l’expédition, le grain fait le chemin inverse via un convoyeur dans la galerie centrale au sous-sol. Le grain est transporté dans la tour de manutention, élevé, filtré, avant son versement dans le boisseau de chargement, et distribué sur camion », explique Al-Essaoui.


(Photo : Ahmed Agamy)

 Système automatisé

Notre visite au silo d’Al-Hoda est terminée. Nous étions excités de visiter un silo plus moderne. Le bon choix à Qalioubiya est le silo de Mostorod. Bien que ce silo soit plus ancien et qu’il ait été construit en 1994, il est totalement différent de celui d’Al-Hoda et il est construit par une compagnie danoise. « Le silo de Mostorod renferme 6 cellules cylindriques coniques pour faciliter le glissement du blé. Chacune est de 20 mètres de hauteur et d’une capacité de 5 000 tonnes. Quatre cellules conservent le blé égyptien, tandis que deux autres accueillent le blé importé. La technique dans ce silo est la même qu’à Al-Hoda, mais il est totalement avancé avec un système de trois filtres qui filtrent le blé durant tout le processus de conservation, dès son entrée jusqu’à son expédition contre un seul filtre à Al-Hoda », explique Bahgat Eid, chef du silo de Mostorod. Ici, tout est géré par un système automatisé. « Le système de commande PLC supervise et contrôle l’ensemble des modules des stations de remplissage de cellules, le fonctionnement des élévateurs à godets, des filtres et des ventilateurs. Le système contrôle aussi le chauffage des cellules. La température moyenne dans chaque cellule ne doit pas dépasser les 32oC. Alors, si la température dans la cellule dépasse ce degré, les ventilateurs travaillent automatiquement », conclut Hamed Abbas, technicien responsable du système PLC.


(Photo : Ahmad Agami)

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