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Valoriser le patrimoine hôtelier

Dalia Farouq , Mercredi, 24 janvier 2024

Sept hôtels historiques en Egypte ont été partiellement vendus au secteur privé, en vue de développer leurs capacités d’attirer plus de touristes et de générer davantage de revenus.

Valoriser le patrimoine hôtelier

La société Icon, la branche hôtelière du principal promoteur immobilier égyptien Talaat Moustafa Group (TMG), a acquis en décembre dernier 39 % de sept hôtels historiques appartenant à la société Legacy Company, composée du Fonds souverain d’Egypte et de la société Egoth. Trois semaines plus tard, soit la semaine dernière, Icon a vendu une part aux groupes émiratis Abu Dhabi Development Holding (ADQ) et ADNEC. Ces deux groupes ont signé des accords pour l’acquisition de 40,5 % d’Icon. Selon un communiqué du groupe ADQ, « la part d’ADQ dans cette acquisition est de 49 %, alors que celle d’ADNEC est de 51 % ». « Cette acquisition offre au groupe émirati des opportunités pour bénéficier de la croissance rapide du marché touristique égyptien », a pour sa part précisé le PDG du groupe ADNEC, Humaid Matar Al Dhaheri.

Les sept hôtels historiques dont il est question sont Marriott au Caire, Mena House à Guiza, Winter Palace à Louqsor, Cecil à Alexandrie, Old Cataract, Mövenpick et Elephantine à Assouan. Ils étaient construits à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Selon les termes de l’accord, Icon aura tous les droits de gestion des hôtels.

Cet accord s’inscrit dans le cadre du programme d’appel d’offres du document de la politique de la propriété de l’Etat (Initial Public Offering, IPO) dont le but est de contribuer à générer des devises étrangères. La part de l’Etat dans cet accord s’élève à environ 882 millions de dollars, dont une partie importante sera allouée au réaménagement de ces hôtels. Ce prix a été débattu par des professionnels du secteur des hôtels dont certains estiment que ces établissements sont d’une valeur inestimable, d’autant plus qu’ils portent entre leurs murs l’histoire de l’Egypte contemporaine. « L’évaluation de ces hôtels ne correspond pas à la valeur de ces joyaux architecturaux. Moins d’un milliard de dollars est un prix très modeste pour sept hôtels historiques. La valeur de certains de ces hôtels comme le Marriott, par exemple, dépasse les 2 milliards de dollars, soit grâce à leur emplacement privilégié sur le Nil ou à l’héritage architectural qu’ils incarnent », se lamente un membre de la Chambre des hôtels qui a requis l’anonymat.

Quant aux plans de développement de ces hôtels historiques, la ministre de la Planification, Hala Al Saïd, a signalé, lors de la signature de l’accord, qu’une grande partie des investissements sera destinée à améliorer l’efficacité de ces hôtels, à augmenter leurs capacités opérationnelles et à attirer plus de touristes. De son côté, Hisham Talaat, PDG de TMG, a affirmé qu’environ 150 millions de dollars seraient alloués au réaménagement de ces hôtels.

Mamdouh Farag, membre de la Chambre des hôtels, l’acquisition de ces hôtels gouvernementaux par le groupe TMG rapporte d’énormes rendements à l’économie égyptienne. Tout d’abord, le groupe possède une grande expérience dans la gestion des grands hôtels en Egypte, ce qui aura un impact positif sur les recettes touristiques en dollars dont bénéficiera le gouvernement. Cette acquisition contribuera également à l’amélioration du statut de l’Egypte en tant que destination touristique de premier rang, compte tenu de la forte concurrence avec les pays voisins. Idée partagée par Ayman Soliman, directeur général du Fonds souverain, qui a précisé que le groupe TMG possède une vaste expérience lui permettant de faire le meilleur usage de ces hôtels tout en conservant leur caractère historique et en les transformant en icônes mondiales dans le domaine du tourisme et des services d’accueil.

Pour sa part, Mohamed Osmane, membre de la Chambre de tourisme, a estimé que l’accord de vente des hôtels historiques est très prometteur, soulignant qu’il reflète l’encouragement du rôle du secteur privé et de sa coopération avec l’Etat dans la gestion hôtelière. Il a critiqué les craintes quant à la vente d’une part dans les hôtels historiques. Il donne l’exemple de l’Arabie saoudite qui avait acheté une part de 10 % dans l’aéroport célèbre de Heathrow à Londres, un des aéroports les plus occupés du monde.

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