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La déportation, pierre angulaire du sionisme

Mercredi, 10 janvier 2024

Déporter les Palestiniens vers un pays tiers, notamment vers l’Egypte, est propre à l’idéologie sioniste. Différents projets ont été dévoilés au fil des ans. Avec toujours le Sinaï en ligne de mire. Focus.

La déportation, pierre angulaire du sionisme

1967 : Le plan Yigal Allon

Proposé par l’homme politique et chef militaire israélien, Yigal Allon, au Conseil des ministres israélien en juillet 1967, juste après la fin de la guerre, pour imposer un règlement régional, ce plan vise à atteindre trois objectifs : tracer les frontières « sûres » avec la Jordanie, faire en sorte que la région de la vallée du Jourdain, depuis le fleuve du Jordain jusqu’aux pentes orientales des montagnes de Naplouse et de Jénine, reste sous souveraineté israélienne, garder le reste de la Cisjordanie sous autorité jordanienne. Les autres volets du projet Allon portent sur l’annexion de la bande de Gaza à Israël et la déportation de ses habitants vers le Sinaï.

1970 : Le plan d’Ariel Sharon

En 1970, Ariel Sharon, alors commandant de l’armée israélienne, a tenté de dépeupler la bande de Gaza. Il a effectivement déporté des centaines de familles palestiniennes vers le Sinaï qui était encore sous occupation israélienne. D’autres familles ont été expulsées vers la ville égyptienne Al-Arich. Son plan prévoyait aussi d’accorder des permis aux Palestiniens qui souhaitaient quitter Gaza pour étudier et travailler en Egypte et de fournir des incitations financières pour les encourager à le faire. L’objectif était de modifier la répartition de la population à Gaza dans le but d’éliminer la résistance et de réduire la surpopulation.

2004 : Projet de la conseillère à la sécurité nationale Giora Eiland

Le projet veut que l’Egypte cède une partie du Sinaï à la bande de Gaza. Une superficie de 720 km2 en forme de rectangle dont le premier côté s’étendrait sur 24 km le long de la rive de la Méditerranée, de Rafah à l’ouest jusqu’à Al-Arich, et 20 km de large à l’intérieur du Sinaï. Outre une bande située à l’ouest du passage de Kerem Shalom au sud et qui s’étend le long de la frontière entre Israël et l’Egypte. En échange des terres cédées par l’Egypte, celle-ci obtiendrait d’Israël une superficie équivalente située au sud-ouest du Néguev. Israël permettrait ensuite à l’Egypte d’établir une liaison terrestre entre elle et la Jordanie d’environ 10 km d’est en ouest.

2013 : Plan Joshua Ben Aryeh

L’ancien président de l’Université hébraïque, Joshua Ben Aryeh, a présenté un projet visant à réinstaller les Palestiniens au Sinaï et basé sur le principe de l’échange de terres entre l’Egypte, Israël et la Palestine. La proposition de Ben Aryeh prévoyait l’attribution de terres dans le Sinaï à l’Etat palestinien, en particulier dans la région d’Al-Arich, avec la création d’un port maritime et d’une ligne ferroviaire internationale loin d’Israël, ainsi que la création d’une grande ville abritant la population palestinienne. En échange, l’Egypte obtiendrait des terres dans le désert du Néguev, dans le sud d’Israël.

2023 : Le plan Gila Gamliel

Le ministre israélien du Renseignement, Gila Gamliel, a présenté un projet visant la déportation des habitants de Gaza vers le Sinaï à la fin de la guerre actuelle; avec trois étapes : établir des villes de tentes dans le Sinaï, établir un couloir humanitaire pour aider les résidents et construire des villes en Cisjordanie dans la région du Nord-Sinaï. Ce document fait référence à la création d’une zone fortifiée dans laquelle les résidents évacués ne peuvent pas retourner dans la bande de Gaza et appelle à la coopération avec le plus grand nombre possible de pays afin qu’ils puissent accueillir les Palestiniens déplacés de Gaza. Ce plan, comme les précédents, a été rejeté par l’Egypte

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