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Héliopolis, Eve présente en force

Hanaa Al-Mekkawi , Mercredi, 13 décembre 2023

Les Egyptiens ont voté cette semaine à l’élection présidentielle des 10, 11 et 12 décembre. Que ce soit au Caire, à Alexandrie, ou dans les autres gouvernorats, le scrutin s’est déroulé sans encombre avec une affluence massive et une présence féminine remarquable. Bilan.

Héliopolis, Eve présente en force
Longue file d’attente devant un bureau de vote.

Dans une atmosphère enthousiaste, les habitants d’Héliopolis se sont rendus aux bureaux de vote en masse pour choisir leur prochain président.

A 6h, les juges se sont rendus à l’école Rachid, centre électoral d’Héliopolis, pour examiner les bureaux de vote qu’ils présideront, afin de s’assurer que tout est en place pour le déroulement des élections : les bulletins de vote, les listes des électeurs, l’encre phosphorique et autres. Les urnes sont ouvertes une par une pour s’assurer qu’elles sont complètement vides, puis refermées avec des serrures spéciales en plastique. Elles ne seront ouvertes que lors du dépouillement des bulletins.


Même les personnes âgées ont tenu à être présentes.

Avant que les portes ne soient ouvertes à 9h, deux files d’attente, une pour les hommes et l’autre pour les femmes, se forment sous les regards des forces de police.

Avec l’entrée des électeurs, des chansons nationalistes sont diffusées pour encourager les gens à voter. Le gouvernorat du Caire a pris toutes les mesures pour recevoir les électeurs, au nombre de 8,2 millions, répartis sur 45 bureaux de vote centraux et 961 bureaux de vote annexes, en plus de 58 bureaux pour ceux qui résident loin de leurs circonscriptions électorales.

La sécurité nationale, principal souci

Quomayra Nagui est là depuis 8h, une heure avant l’ouverture des bureaux de vote, parce qu’elle veut voter avant d’aller au travail. « La participation à l’élection est un devoir national qui doit être respecté, notamment en cette période critique que traverse le pays en raison des nombreuses menaces qui nous entourent, comme la guerre à Gaza, qui peut causer des problèmes de sécurité pour l’Egypte », dit-elle. Soheir Al-Leissi, femme au foyer âgée de 78 ans, est venue avec le drapeau de l’Egypte et exhorte tous ceux qui sont sur son chemin à aller voter. Pour elle, la participation aux élections est un moyen d’exprimer son amour pour le pays et son soutien au candidat qu’elle a choisi. « C’est le candidat convenable au stade actuel », estime-t-elle. Elle craint que l’Egypte ne soit amenée à faire la guerre en raison des pressions visant à déplacer les Gazaouis dans le Sinaï. « Nous avons payé un prix élevé pendant les années passées pour lutter contre le terrorisme dans le Sinaï et pour y lancer des projets de développement. Alors, il ne faut pas sacrifier tout cela. C’est pour cette raison qu’il n’était pas question pour moi d’ignorer ces élections ».


Affluence massive des électrices.

Nahed, qui est venue avec son père et sa soeur, soutient cette même idée, soulignant qu’elle et sa famille ont choisi le candidat qui peut « gérer la situation actuelle et protéger l’Egypte en ces moments difficiles ».

Au milieu des électeurs, on voit des visages souriants de jeunes qui se déplacent dans toutes les directions pour recevoir les électeurs, en particulier les personnes âgées, pour les aider et les guider. « Le taux de participation est considéré comme bon et le processus se déroule d’une manière normale », affirme le juge de l’un des bureaux de vote.

Des femmes venues avec leurs petites familles

Presque deux heures après le début des élections, le nombre d’hommes a considérablement diminué, mais le taux de participation des femmes reste remarquablement élevé.

Cette forte présence des femmes était également évidente à l’école d’Al-Orouba dans la région d’Al- Korba. Quelques dizaines de chaînes télévisées, de journalistes et de reporters occupent le lieu. Bien que l’école soit grande et qu’elle dispose d’une grande tente pour l’accueil des électeurs, elle n’a qu’un seul bureau de vote. Une situation qui a poussé la sécurité de l’école à interdire aux médias et aux reporters de pénétrer au sein du bureau de vote, et ce, pour sécuriser les opérations de vote.


Avant de voter, il faut passer par quelques procédures simples.

La plupart des électeurs ici sont des femmes qui arrivent en groupe ou avec leur petite famille. « J’ai 83 ans, lorsque j’ai participé aux dernières élections en 2018, je croyais que ça allait être la dernière. Mais voilà que le sort me pousse à y participer à nouveau. C’est un devoir envers mon pays, surtout maintenant, parce que j’ai profondément peur de la conjoncture régionale. Nous avons besoin d’un président fort pour y faire face », explique Madeleine, appuyée sur sa canne, le dos courbé, mais tirée à quatre épingles. Elle ajoute : « Tout ce que je souhaite, c’est que le dossier économique soit la priorité du nouveau président et gouvernement ».

A l’école Tabari Al-Hégaz, dans le quartier d’Al- Nozha, la foule est énorme. Toutes les générations sont présentes, notamment les jeunes venus en grand nombre. Amir Ahmad, 20 ans, dit que c’est la première fois qu’il participe aux élections. Il souhaite que le prochain président donne plus d’importance à l’emploi des jeunes pour que ces derniers ne soient pas obligés de partir à l’étranger.


Il faut vérifier son nom sur la liste électorale.

Un peu plus loin dans le même quartier, à l’école Taha Hussein. Il est 16h. Après une heure de repos, le bureau de vote rouvre jusqu’à 21h. L’ambiance festive commence devant l’école et la circulation est interrompue. Gamal Khaled, 54 ans, propriétaire d’un magasin, a décidé de participer parce qu’il veut choisir « celui qui va poursuivre le développement ». « J’espère que le prochain président trouvera des solutions pour contrôler la hausse des prix », dit-il.


Certains se sont rendus aux bureaux de vote avec leurs enfants.

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