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Fixer les priorités du développement social

Racha Darwich , Jeudi, 28 septembre 2023

Le volet social du Dialogue national a tenté de présenter des solutions aux grands sujets qui préoccupent la famille égyptienne. Tour d’horizon des principales recommandations.

Fixer les priorités du développement social

Réviser la loi sur la tutelle

 La question de la tutelle sur les fonds des mineurs, qui touche des centaines de milliers de familles égyptiennes, a fait l’objet de larges discussions au sein de la commission de la famille et de la cohésion familiale communautaire dès les premières séances du Dialogue national. Dans ce contexte, la commission a revendiqué la nécessité d’amender la loi 119 pour l’année 1952 pour la préservation des fonds des mineurs et leur investissement, réclamant ainsi le transfert direct de la tutelle (y compris la tutelle éducative) à la mère au lieu du grand-père paternel avec la présence d’un contrôle et le développement d’un mécanisme flexible pour le déboursement des fonds des mineurs, exigeant la suppression des frais sur l’héritage des mineurs.

En effet, avec l’évolution de la société égyptienne, la révision de cette loi se présentait comme une nécessité. C’est ainsi que les recommandations se sont axées, entre autres, autour de l’amendement de l’article 1 de cette loi pour que la mère devienne la tutrice après le décès du père, sauf si celui-ci avait choisi un autre tuteur avant son décès. Il est aussi recommandé de réviser toutes les valeurs financières contenues dans la loi régissant la tutelle de l’argent, mises en place il y a 70 ans et qui sont devenues disproportionnées par rapport aux conjonctures économiques actuelles.

Les recommandations ont également porté sur la nécessité de déterminer un montant approprié pour les dépenses du mineur sans nécessiter l’autorisation préalable du juge compétent, mais sous réserve d’un contrôle ultérieur avec l’élaboration d’une réglementation juridique spéciale pour les dépenses en cas d’urgences outre la numérisation du Parquet général compétent et la création d’une application électronique ou un site Web, afin d’assurer la rapidité et la facilité des procédures relatives aux dépenses du mineur. Par ailleurs, les recommandations ont abordé l’importance de préserver la valeur financière des fonds du tuteur en raison de leur dépréciation au fil du temps et de les investir en toute sécurité via la création d’un fonds d’investissement approprié, géré par une direction économique indépendante. Enfin, il est question de modifier le système de tutelle des fonds des mineurs, en créant une autorité indépendante conformément à l’article 215 de la Constitution.

 L’identité nationale via la culture

 Les discussions du Dialogue national ont essentiellement pour but de tracer les grandes lignes de l’avenir, afin de cristalliser une nouvelle pensée pour l’instauration de la Nouvelle République avec une société, comme à son habitude, cohérente et attachée à son identité nationale et son flux civilisationnel. Partant, les participants à la commission de la culture et de l’identité nationale ont convenu que la préservation et l’ancrage de l’identité nationale, ainsi que la consolidation de la conscience collective représentent une responsabilité conjointe entre plusieurs ministères et institutions qui sont les ministères de la Culture, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Jeunesse et du Sport, ainsi que l’Organisme national des médias et l’Organisme national de la presse, Al-Azhar et l’Eglise copte. Ils ont ainsi émis un ensemble de recommandations avec en tête la création d’un groupe ministériel sous la direction du premier ministre, à l’instar du Groupe économique du gouvernement égyptien, ainsi que l’élaboration d’une stratégie pour la préservation de l’identité nationale et la formation de la conscience collective conformément à des plans de développement culturel équitables. La commission a également recommandé la restitution de l’esprit de l’identité de l’Egypte Ancienne dans l’architecture des bâtiments, notamment dans les nouvelles villes, en profitant des idées des projets de fin d’études des étudiants des facultés des beaux-arts. Sans oublier le lancement d’une chaîne satellite pour les enfants via une production nationale qui exprime notre identité nationale et parle notre dialogue égyptien, ainsi qu’une plateforme numérique regroupant les créateurs de contenus pour présenter un contenu culturel qui élève la conscience des citoyens autour des sujets politiques, sociaux et économiques d’actualité. Ils ont d’autre part revendiqué la facilitation des procédures pour le tournage des films internationaux dans les emplacements historiques égyptiens, ainsi que le retour du Festival de la lecture pour tous et le développement de la région d’Ezbékieh pour la vente des livres d’occasion qui comprend aussi le Théâtre national. Il s’agit aussi d’encourager les musées et les institutions culturelles à organiser des activités dans les écoles, les universités et les clubs sportifs tout en assurant un accès gratuit aux musées et aux monuments historiques pour les étudiants tout au long de l’année et également d’encourager les écoles et les universités à exécuter des programmes culturels pendant les grandes vacances.

L’enseignement, une priorité

 Les sessions de la discussion des problèmes et solutions de l’enseignement pré-universitaire ont présenté un grand intérêt, car ce sujet représente l’une des plus grandes préoccupations de la famille égyptienne au cours des dernières années, surtout que les enfants de moins de 18 ans représentent près de la moitié de la population égyptienne.

Dans ses recommandations, la commission de l’éducation a en premier lieu revendiqué que même si les types d’enseignement sont différents, il est indispensable que les politiques d’enseignement soient unifiées. Elle a demandé de permettre à la société civile de participer au processus éducatif dans les régions qui en ont besoin conformément aux réglementations et aux curriculums élaborés par l’Etat tout en recommandant la participation des centres de recherche spécialisés dans l’élaboration des curriculums des différentes étapes éducatives. Elle a recommandé d’accorder plus d’intérêt à l’ancrage de la culture des services sociétaires à travers les curriculums et les activités. Par ailleurs, elle a avancé l’idée d’opérer des jumelages entre les écoles gouvernementales et internationales, afin de combler le fossé entre les diplômés des deux systèmes, ainsi que l’idée d’organiser une conférence annuelle de l’enseignement pour l’étude des moyens de partenariat et de coopération entre les trois secteurs (gouvernemental, privé et société civile) pour parvenir à des moyens innovants pour le financement de l’enseignement. Pour ce qui est de l’enseignement secondaire technique, la commission a recommandé l’introduction de nouvelles branches d’enseignement en plus des branches actuelles (enseignement commercial, hôtelier, industriel …) de sorte que les étudiants y adhèrent conformément à leurs compétences et non en fonction de leurs notes. Il est aussi question d’introduire de nouvelles branches tout en élaborant une stratégie nationale pour l’enseignement technique unifiée, afin de former des jeunes spécialisés en fonction des besoins du marché du travail. Autres points : élaborer un plan clair pour la participation du secteur privé et des facultés techniques et spécialisées des universités égyptiennes dans la formation des étudiants, former des commissions spécialisés regroupant les grands industriels pour développer et conclure des protocoles de coopération avec les pays arabes, afin d’effectuer des échanges techniques.

 L’autonomisation via l’entrepreneuriat

 L’autonomisation des jeunes a commencé dans tous les secteurs, qu’ils soient législatifs ou exécutifs, depuis 2016, l’Année de la jeunesse égyptienne. Partant, les premières sessions du Dialogue national consacrées aux jeunes se sont axées autour de la discussion des problèmes de l’entrepreneuriat, afin de renforcer l’autonomisation économique des jeunes et créer des opportunités de travail dans ce domaine nouveau. Etant donné que le cadre législatif existant n’est pas approprié à la nature spécifique de l’entrepreneuriat ayant une caractéristique très innovante et associée à des risques élevés, il est nécessaire de lui assurer des lois d’investissement différentes, ainsi que des règles spéciales de financement. Bref, pour s’élancer en Egypte, l’entrepreneuriat a besoin d’une législation spéciale. La commission de la jeunesse a ainsi recommandé l’élaboration d’une stratégie nationale pour l’entrepreneuriat, la création d’une base de données unifiée pour toutes les entreprises travaillant dans ce domaine, la création d’un organisme de réglementation de l’activité entrepreneuriale, à l’instar de l’Autorité de développement des petits projets et d’un fonds d’investissement pour soutenir le financement des start-up. Il s’agit également de développer la mise en place de projets d’entrepreneuriat dans les zones franches privées et publiques ou leur attribuer des zones d’investissement spéciales compte tenu des facilités des procédures et de l’investissement dont bénéficient ces zones et d’accélérer la délivrance des licences pour les banques numériques, en particulier celles spécialisées dans les petites et moyennes entreprises.

Par ailleurs, pour encourager les jeunes à se lancer dans l’entreprenariat, la commission a insisté sur la nécessité de relier les projets de fin d’études à l’entrepreneuriat, en mettant l’accent sur les projets d’entrepreneuriat agricole pour assurer la sécurité alimentaire. Elle a aussi recommandé de répandre la culture de l’entrepreneuriat dans les écoles, les centres de jeunesse et les médias tout en élargissant la participation des personnes handicapées dans le domaine de l’entrepreneuriat.

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